Dernier Combat.

**Les oni-ryus surgissent devant lui. Hatake semble l'espace d'un
instant complètement affolé.
Toute la puissance et le pouvoir dégagés par ces créatures
centenaires sur ses frêles épaules l'oppressent. D'ailleurs,
lui même se demande comment il peut encore rester debout.

Chaque partie de son être lui intime de s'écraser devant tant de
puissance, de s'effacer. La pression spirituelle dégagée par ces
démons tente de prendre le dessus sur sa raison.

Sa vision se brouille, un son assourdissant résonne dans son
crâne si bien que du sang perle peu à peu de ses oreilles,
son corps pèse lourd...si lourd, comme si l'aura de ces monstres
pouvait à elle seule se jouer de la gravité. L'acide lactique
envahit ses muscles et maintenant, chaque mouvement lui fait
aussi mal qu'une lame de katana.

Sa fin est proche, il le sait. Dans ses yeux se lit la peur.
La sueur commence à envahir son front et les images de sa vie
défilent dans sa tête, tout semble figé autour de lui, alors
il ferme les yeux pour mieux se rappeler... sa naissance, ses
parents, son gempukku, son vieux senseï... son vieux senseï...
ce vieux bougre lui en avait fait baver mais il s'était avéré être
de bons conseils et un excellent mentor.

"La mort fait partie de la vie et tu ne l'accepteras que si tu ne
regrettes pas d'avoir vécu."

Hatake médite quelques secondes encore sur cette phrase alors que
le sol tremble à chaque battement de queue des dragons.**

Je ne regrette rien sensei.

**Il ouvre les yeux. Son regard a changé et la terreur initiale laisse désormais place à une determination sans faille.
A ce moment, la pression spirituelle dégagée par les démons se fait plus légère au fur et à mesure que la sienne s'amplifie.
L'aura noire et froide des dragons s'éloigne de son corps
centimètre par centimètre, laissant place à une aura rouge et chaude.

Un combat psychique vient de s'engager avant le dernier combat
physique.

Sa pression spritituelle est maintenant assez grande pour
le rendre maître de ses mouvements mais le fragile bouclier qu'elle
constitue ne tarderait pas à s'effondrer. Il le sait pertinement.
Pouvoir résister de la sorte lui parait déjà relever de l'exploit.

D'un pas lent et assuré il se recule pour s'adosser au flanc de la montagne, mains croisées sur son torse, une jambe pliée en appui contre la falaise.
Cette attitude arrogante ne manque pas d'exciter un peu plus les deux monstres et dans un rugissement assourdissant, l'oni-ryu de grande taille laisse alors éclater toute sa colère.
Des gouttes de sang s'échappent des yeux du ronin tant cette
lutte le pousse dans ses derniers retranchements.**

Alors les sac à mains, on a perdu son chemin ?

**Ne se souciant même pas de savoir s'il a été compris, il
dégaine son taichi en le faisant tournoyer dans sa main droite
pendant pendant qu'il fait craquer son cou de manière très provocatrice.
Sa main gauche se porte dans son dos pour y décrocher une tête de
Tengu fraichement découpée.**

J'ai croisé cette chose sur la route. A en croire par son haleine,
vous faites parti de la même famille... Ca pue la mort par ici, pas
vrai, les lézards ?

**Il jète alors la tête en direction des créatures qui roule jusqu' au pied de la plus grande. Lui qui avait été toute sa vie respectueux envers quiconque, prend un malin plaisir à se dévergonder. Cela aurait fait plaisir à son senseï.

Il rabat une mèche de cheveux colée devant ses yeux par le sang
séché.
L'énergie spirituelle des dragons parvient maintenant à se procurer
des brèches dans sa défense et meurtrit sa chair ça et là.

Hatake contemple sa mort certaine, personnifiée dans ces deux
oni-ryus: Leurs crocs plus tranchants que n'importe quelle lame,
leur peau faite d'écailles qui leur procure une défense quasi parfaite,
leur souffle putride qui s'accommode si bien avec l'atmosphère
pestilentielle du lieux. Mais le plus impressionnant reste sans
conteste leur regard sans âge ampli de malveillance, qui a
déjà contemplé plusieurs siècles semant souffrance et désolation.**

J'en ai vu dans ma vie des erreurs, des déchets, mais
je dois avouer que vous deux, je vous mets en tête de liste...
la nature s'est acharnée ou vous avez été volontaires ?

**Autour de lui, sa pression spirituelle vacille de plus en plus,
le moment où il serait submergé par l'aura des démons était proche.
Il devait se hâter.
Il court alors aussi vite que son corps blessé le lui permet vers les deux créatures l'arme au clair.**

POUR L'EMPIRE !!

Cria t'il dans un dernier souffle.