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 Chronique qui ne sont plus anonymes

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Thal
Daimyo
Thal


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MessageSujet: Chronique qui ne sont plus anonymes   Chronique qui ne sont plus anonymes EmptySam 12 Avr - 9:41

Eo : La chenille

Il neige
Il neige sans discontinuer depuis 12 jours.

Malgré les ama-getas, ses tabis sont trempés de glace.
Ployant sous le fardeau suspendu au deux bouts de la balancelle sur ses épaules, Eo tache de ne pas se faire distancer par Oromo et Azami dans la nuit froide qui tombe sur Kyuden Kitsune.
Mais ce n’est ni le froid qui lui mord les orteils, ni la charge qui lui laboure le cou qui soucie Eo.

Elle est emplie d’effroi :
Ils viennent de cambrioler la réserve de la cuisine de l’école.
Elle n’arrive même pas à imaginer ce qui les attend.
Comme pour exorciser cette terrible peur, elle répète comme un mantra : « se concentrer sur l’instant présent … se concentrer sur l’instant présent »


Takehikeho-Sensei les avait conduits dans cette auberge au terme d’une journée passée à déneiger les places et les rues de Kyuden Kitsune. Transis de froid, ils avaient apprécié ce bol de soupe miso chaude. Tout cela prenait l’allure d’une fête, chacun plaisantant et riant.
Mais rapidement l’ambiance était tombée.
La présence de nombreux heimins qui regardaient leur soupe avec envie avait tendu à l’extrême l’atmosphère de la salle. Ils étaient sortis assez vite.

Takehikeho-Sensei avait alors déclaré à ses élèves :
« Il y a une grande disharmonie dans cette auberge. Un samurai ou un élève samurai doit trouver la voie de l’harmonie.
Méditez cela. »
Puis il les avait salués et ils étaient rentrés seuls à l’école.

C’est Azami, toujours à vouloir être le meilleur à apprendre, qui avait commencé :
- Quel est l’exercice caché que nous a donné Takehikeho-Sensei ?
- Ces gens sont affamés, répond Eo
- S’ils étaient moins fainéants, ils auraient travaillé et auraient l’argent pour se nourrir.

Inhabituellement, Oromo contredit Azami
- Ce sont des voyageurs, ils avaient de l’argent, mais depuis dix jours les routes autour du Kyuden sont bloquées par cette neige précoce. Alors depuis quatre, cinq jours tout l’argent qu’ils avaient est épuisé. Il ne peuvent plus acheter à manger. Si Dame Matsushiko ne l’avait pas interdit, l’aubergiste les aurait jetés dehors.
Impulsif, Azami saute sur une conclusion.
- Voilà l’exercice : nous devons leur donner à manger….. Mais où trouver de la nourriture …. Il y avait au moins trente pouilleux dans cette auberge.
Méprisant il ajoute
- Trente pouilleux d’heimins !!!

Oromo gourmand murmure :
- je sais où il y a de la nourriture en quantité …..


Avant de s'enfuir de l'école, au dernier moment, sur une impulsion, Eo a couru pour placer son petit koto sur sa balle de nourriture.

Et voilà comment ils se retrouvent, maintenant, leur butin sur le dos à traverser le Kyuden vers cette auberge.

Les deux garçons bien ennuyés hésitaient à entrer. Eo pose son balancier sur la terrasse couverte de l’auberge, au côté de deux autres ôte ses getas entre sans hésiter.
Tous les regards se fixent sur les trois adolescents. C’est Oromo qui prend la parole :
- Si vous voulez bien nous aider : il y a là de la nourriture pour tous.
Trois ou quatre heimins se précipitent pour entrer les balles. Rapidement les femmes s’affairent autour du foyer central. En peu de temps, tous les hôtes de l’auberge sont agenouillés sur le parquet ciré dans la grande salle autour de l’âtre en pierre grise. Le silence s’installe pendant que chacun mange, mais il ne dure pas longtemps.
- si je mangeais ainsi une ou deux fois par an. Je pourrais supporter toute ma vie avec plaisir
Rire des voisins.
- l’Empereur lui-même ne doit pas festoyer mieux que nous à cet instant.
Un vieillard fort digne ajoute.
- Maintenant, la mort peut me prendre. J’ai connu la félicité.
- Les enfants sont bien silencieux, ajoute une matrone désignant de petits enfants dans un coin de la salle, ils sont trop occupés à se baffrer.
Eclats de rire de toute la salle.

Eo sort son Koto et commence à égrener quelques notes. Puis elle commence à chanter :
« Autour du foyer
Nous nous retrouvons
Le ventre plein et l’âme en paix »

Des cris d’encouragement.
Un homme soudain pousse un cri : le début d’un chant :
« Elle est ronde, elle est gironde, la sorcière Oroku
Tu voudrais bien te la faire
Tu engages l’affaire
Et bien sur tu l’auras »

Un instant la chanson est suspendue
« ….. dans le cul »

Immense éclat de rire général. Eo et Azami demeurent muet. Oromo rie avec les heimins.
Le saké circule. Les adolescents boivent.

Un gros homme se lève et raconte, mime une histoire. Il est question d’un voleur de pastèque qui parcourt un champ. La tête du vieillard épanoui lui sert de première pastèque, il frappe doucement dessus avec son doigt pour la tester, puis pince le nez et fait mine qu’elle n’est pas bonne. Rire général. Enfin le voleur trouve son choix : le mime amateur entoure sa tête d’un foulard et se sauve emportant entre ses mains cette pastèque volée.

La musique revient, joyeuse, impudente. Des femmes chantent. Une chanson connue qui parle d’un concombre de mer qui rencontre une moule bien juteuse. Et chacun de reprendre les refrains en chœur en frappant dans ses mains pour marquer la cadence.

Les tasses de saké tournent.


Plus tard.
Bien plus tard.
Les trois élèves, la démarche mal assurée essaient de rentrer à l’école en silence.
Même s’ils étaient arrivés à garder silencieux les rires qui résonnent encore dans leur tête, ils n’auraient pas pu éviter Fuminori-Sama et Takehikeho-Sensei agenouillés dans l’obscurité du hall à les attendre, l’air sévère.

Pourtant, au milieu des réprimandes, des sanctions corporelles et des privations qui sont leur quotidien pendant plusieurs semaines, chaque élève est touché au cœur par les mots chaleureux de Takehikeho-Sensei pour les féliciter brièvement d’avoir parfaitement réalisé leur exercice.

« Vous avez compris, vous avez mis en œuvre la première qualité nécessaire pour être un Samurai Kitsune :
Un Kitsune est un joyeux compagnon : Le Kitsune offre à boire, à manger, il raconte des histoires, il apporte son aide. Le Kitsune est poli, il se présente, il salue chacun selon son rang. Le Kitsune meurt en riant ou en chantant. »

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Thal
Daimyo
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MessageSujet: Re: Chronique qui ne sont plus anonymes   Chronique qui ne sont plus anonymes EmptyDim 20 Avr - 11:20

Eo : La chenille

Les anciens (les plus âgés avaient bien douze ans), les nouveaux (les plus jeunes en auraient bientôt dix), tous les élèves, Takehikeho-Sensei et Fuminori-Sama, ils sont tous là à attendre.
Dix-sept !
Toute l’école Kitsune renaissante : Dix-sept personnes !
Agenouillés dans la grande salle d’étude.

Le visiteur se fait attendre. Il y a pourtant en Fuminori-Sama plus d’inquiétude que d’agacement.
La cloison glisse enfin laissant apparaître Kanna-Sama portant les insignes de son rang et un autre samurai. Ce dernier porte une tenue riche, presque trop pour un homme. Un mo de soie fine et chamarrée sur deux ushigis assortis. Le sabre dans son fourreau qu’il arbore est tellement travaillé. Pourtant son visage montre qu’il est à peine plus âgé qu’eux. Il n’a pas vingt ans.
Il porte un mon du clan Yatagarasu !

Kanna-Sama s’agenouille et se tourne pour présenter le samurai. Elle demeure, un instant, muette de stupéfaction :
Le Yatagarasu est demeuré debout !
Alors que tous ici sont à genoux, il est demeuré debout !
Montrant ostensiblement son mépris.

Le visage de Kanna-Sama se crispe. Elle respire fort plusieurs fois. Puis elle prend la parole.
«Kaemon-San : je vous présente Kitsune Fuminori-San et Takehiko-Sensei qui dirigent notre école. »
Fuminori et Takehiko s’inclinent bas.
« Fuminori-San, Takehiko-Sensei, je vous présente Yatagarasu Kaemon-San envoyé par le Shogun pour s’assurer du relèvement de notre clan. »
Kaemon penche distraitement la tête.

« Kaemon-San je vous présente les élèves de notre école »
Kaemon, toujours debout, les toisant, murmure quelques mots. Les élèves les plus proches entendent :
« Graines de renards galeux ! »
Azami, le plus rapide et Eo se redressent sous l’insulte, comme pour se mettre debout.
« Saluez ! Saluez immédiatement !!! »
Toute l’école est le front contre le sol. Sauf, Azami debout et Eo dressée sur ses genoux. L’ordre de Fuminori-Sama est comme un coup de fouet. Ils s’agenouillent immédiatement et se prosternent.

La main du samurai était déjà posée sur son sabre.
« J’exige que ces deux là soient punis. Je veux leur donner dix coups de bokken sur le dos»
Les mots de Fuminori-Sama semblent venir d’un autre monde tant sa voix est blanche :
« Dans cette école les punitions sont appliquées par les Maîtres. Takehiko-Sensei donnera les dix coups de bokken. En outre les deux élèves seront, en plus de leur cours et devoirs, de corvée tous les jours pendant le temps nécessaire. Je ferais savoir ultérieurement la nature de la corvée. »

Kaemon hésite un instant. Désire-t-il contester la punition ou alors y assister ? Finalement il ajoute.
« Il faudra que je rapporte tout ceci à Fujiwara-Sama ! Kanna-San, retournons maintenant auprès Matsushiko-Sama»
Il se retourne sans saluer qui que ce soit et sort.
Avant de sortir, Kanna-Sama dirige son regard vers Azami et Eo. Difficile de déchiffrer ses pensées.

Aussitôt après, Fuminori-Sama et Takehiko-Sensei sont debout.
« Azami, Eo : à genoux devant moi. Dénudez vos épaules… »




Au premier abord, la corvée d’Eo semble agréable :
« Vous réaliserez, chaque matin avant de venir à l’école, un bouquet qui sera présenté à Dame Matsushiko. Vous tacherez d’y montrer la seconde qualité d’un samurai Kitsune que vous n’avez pas appliquée :
- Un samurai Kitsune est fier sans être querelleur. Il est suffisamment sur de son identité pour ne pas avoir à réagir à la plupart des provocations.
Quand Dame Matsushiko jugera que vous avez suffisamment compris la nature Kitsune, elle décidera de mettre un terme à votre corvée.

Mais rapidement, Eo se rend compte que pour une composition ikebana du petit matin, elle doit, le soir après les cours, sortir pour trouver les fleurs, les branches, les feuilles qu’elle utilisera au petit matin. Elle doit aussi méditer longuement à sa composition.
Pendant plusieurs mois, elle consacre plusieurs heures le soir et le matin à cette corvée. Le printemps qu’elle découvre dans les prairies, ni les renards qu’elle croise à la nuit tombante, ni la rosée sous le soleil matinal n’adoucissent vraiment cette punition.

C’est avec amertume qu’elle apprend que Matsushiko-Dono a refusé sans commentaire ses dix ou quinze premières compositions. Puis une première fois, une servante lui rapporte que son bouquet est demeuré dans les appartements de la Dame Kitsune. De temps à autre, Matsushiko-Dono lui fait parvenir une appréciation, une direction. Ces conseils indirects guident Eo dans ses errements et ses orientations.
Longtemps elle cherche à mêler un symbole de la fierté et un ou plusieurs éléments pour montrer l’absence de querelle.
Des dents de lion, des amaryllis, un rameau de pin cembro, un gardénia, une orange même….
Elle fait varier la forme, l’allure, elle accentue l’épaisseur des branches afin de montrer la puissance de la fierté.
En vain.

Les mois passant, elle passe moins de temps à la composition et davantage à la méditation. C’est le vent du matin chassant la brume sur un marais qui lui apporte la solution.
Si simple.
Sa main est sereine quand elle construit son bouquet.
Elle tremble cependant quand une servante vient vers elle et s’incline.
« Matsushiko-Dono a décidé de placer votre composition dans la grande salle du palais. Votre corvée est terminée. Cependant Matsushiko-Dono espére avoir encore le plaisir de goûter l’harmonie paisible et déterminée des tiges courbées par vos mains.
Mais pas plus d’une fois par mois. »

Ce jour là, sur la droite de l’estrade, les invités de Matsushiko peuvent admirer :
« Courbant la tête sous le vent de mer
Se redressant, plus solide qu’un chêne
Sur un plat d’eau, une tige de bambou vert »

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Thal
Daimyo
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MessageSujet: Re: Chronique qui ne sont plus anonymes   Chronique qui ne sont plus anonymes EmptyLun 21 Avr - 19:53

Eo : La chenille

Les quatre cartes hanafuda volent dans les mains du bateleur. Trois Oies du mois d’août et la Pleine lune avec ciel rouge de l’été.
- Vous les voyez, vous les voyez ? Surtout ne perdez pas la Pleine lune de vue.
Le joueur retourne alors les cartes et commence à les mêler. De temps en temps il retourne la carte Pleine lune du mois d’été.
- Elle est là.
Puis soudain il s’arrête : les cartes alignées sur la tablette :
- Misez, misez
Le joueur mise deux bus (1) sur une carte. Le bateleur retourne la carte : un Oie du mois d’août.
- perdu, il faut être plus attentif.
Il reprend les quatre cartes et les retourne, faisant apparaître la Pleine lune avec ciel rouge au milieu des Oie du mois d’août. Poussé par ses voisins, un nouveau joueur se place en face du forain pour tenter sa chance à son tour.

Un peu en retrait Eo et Takehikeho-Sensei observent la scène.
- Sensei, Pourquoi ces bateleurs ne sont ils pas interdits à Kyuden Kitsune ? C’est visiblement un voleur.
- Depuis la chute de la Cité des Fleurs ces filous s’imaginent que tout est possible : Il n’y a pas de loi : ce n’est pas le genre des Kitsune. Mais autrefois, aucun de ses semblables ne serait venu ici. Un Kitsune est intelligent, il voit l’opportunité et est le premier à agir. C’est la vivacité d’esprit plutôt que la force brute qui mène notre clan à la prospérité.
- La quatrième qualité des Kitsune… mais comment ?
- Trouve et reconduit ce voleur hors de nos murs.

Eo demeure seule à observer. Elle compte et recompte dans sa manche toute sa fortune. Elle attend que le filou soit bien entouré puis se glisse devant lui.
- Je vais jouer cinq ryos.
L’homme est jeune. Il hésite entre la tentation de la somme et la prudence de sa profession. La foule des Kitsune s’approche.
Eo fait sauter les cinq pièces dans sa main. Elle les pose sur la petite table, devant les cartes.

La tentation est un moteur fort :
Les cartes volent à nouveau. La comptine du bateleur qui attire l’attention du pigeon. Eo semble comme absente.

Les cartes immobiles.
- il faut miser, jeune samurai-ko. Où est la Pleine lune avec ciel rouge ?
La main droite d’Eo semble hésiter. Elle survole les cartes de droite à gauche, puis de gauche à droite. Soudain elle s’arrête :
- Cette carte n’est pas la Pleine lune avec ciel rouge.
Avant que le croupier ne puisse réagir Eo retourne la carte : Un Oie du mois d’août !
- Mais, mais non
Déjà la main d’Eo soulève une autre carte.
- La Pleine lune avec ciel rouge n’est pas cette carte.
Encore une Oie.
- Vous ne pouvez pas jouer comme ça !!
- Règles Kitsune, Y a-t-il quelqu’un qui conteste cette règle dans ce kyuden ?
Eo se retourne à la cantonade, la foule autour d’elle approuve et regarde le bateleur d’un air étrange.
- Je continue… La Pleine lune avec ciel rouge n’est pas cette troisième carte….
Eo retourne encore une Oie du mois d’août.
Elle place alors ses cinq ryos sur la dernière carte face cachée.
- est il nécessaire que je la retourne où déclarons nous que j’ai gagné ?
Le regard des spectateurs est maintenant franchement empli de suspicion. Le bonimenteur élève alors le ton pour essayer de tourner la situation à son avantage.
- Et voici une jeune fille qui gagne dix ryos.
- Quinze, règles Kitsune !!!
- Mais ?
- Quinze ! où préférez vous que nous retournions cette dernière carte ?
L’homme nerveux ramasse rapidement les cartes malgré les réclamations de l’attroupement.
Il compte quinze pièces à Eo. Des spectateurs s’empressent de prendre la place d’Eo.
- Il est temps de faire une pause.

Une heure plus tard, l’homme tentera de séduire de nouveaux badauds, mais il y aura toujours quelques spectateurs pour lui imposer les règles kitsune. Il ne restera pas longtemps et ne reviendra jamais à Kyuden Kitsune.


(1) 1 bu vaut un quart de ryo
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Thal
Daimyo
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MessageSujet: Re: Chronique qui ne sont plus anonymes   Chronique qui ne sont plus anonymes EmptyMer 23 Avr - 10:54

Eo : la chenille


La cinquième qualité : Un Kitsune est informé.


Agenouillées.
Il y a quatre femmes et Eo.
- Que fait elle ici !
-
- Shibano-San, es tu folle ? Qui l’a vue ?
- Personne, personne Takehikeho-Sama. Elle n’est là que pour vous. Elle a insisté.
Il tourne alors vers Eo un regard sévère. Elle ne se souvient pas lui avoir déjà vu ces yeux là posés sur elle.
- Parle !!!
- Je ….. désire être ….. votre hôtesse Sensei. Voilà un an que, je suis éduquée par Madame Shibano, conformément à vos instructions…
- Cet enseignement ne comporte pas d’application. Tu n’es pas destinée à devenir une maiko ! Tu te dois de conserver ….
Il s’interrompt comme prenant conscience de l’indécence de la conversation.
Eo ose :
- Il n’est pas nécessaire de cueillir la giroflée sauvage pour en apprécier et le parfum et la robe.
Elle accompagne sa phrase d’un mouvement descriptif de la main qui laisse se répandre dans l’air le parfum, jeune et frais, qu’elle a appliqué sur son poignet. Puis elle s’incline.
- Chacun ici, y trouvera ce qu’il est venu chercher, au-delà de ses espérances.
Le regard de Takehikeho-Sensei change, comme si il avait trouvé un intérêt dans la dernière phrase d’Eo.
Il s’adresse familièrement l’une des quatre femmes
- Yoko-chan demeure à proximité pour pallier aux insuffisances de …. cette jeune présomptueuse.
Eo-San tu seras mon hôtesse.
Madame Shibano frappe silencieusement dans ces mains et les trois autres femmes s’éloignent discrètement.

Après l’étuve, Takehiko rejoint Eo pour le repas, un peu de musique et de poésie.
Plus tard c’est Yoko qui rejoint le Sensei.
Eo demeure agenouillée, immobile, à proximité.

Yoko enfile un kimono sur ses épaules pales et se retire.
Takehikeho, allongé, appuyant son vieux corps tout fripé sur son coude se tourne vers Eo.
- Apporte moi du Saké.
Eo, respectueusement, sert une coupelle plate qu’elle pose devant l’homme nu.
Il boit de sa main libre.
- Qu’es tu venue chercher ici ?
- …
- Parle ! Te taire maintenant est contre-productif.
- Sensei ! Dans trois semaines nous passons notre Gempukku…
Je désire me préparer à cette épreuve. Je serais mieux à même de le faire si j’ai une idée précise de l’épreuve qui nous sera réservée…
Le rire male, fort et bref de Takehikeho résonne dans la Maison de Madame Shibano.
- Après tout pourquoi pas. Ce que j’ai vu ce soir montre que tu es prête. Peut-être même pour affronter la dernière épreuve…
C’est l’un des rares cas où l’information trop précoce rend l’épreuve plus difficile encore.
Ecoute …..

Dehors, le vent de septembre décroche les premières feuilles sur les érables rouges.
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Thal
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MessageSujet: Re: Chronique qui ne sont plus anonymes   Chronique qui ne sont plus anonymes EmptyJeu 24 Avr - 20:10

Eo : la chrysalide

Nerveux.
Tous les quatre.
Azami un peu moins depuis qu’il a vu que tout allait se passer dans le dojo.
Eo un peu plus chaque jour depuis trois semaines.

En face d’eux, quatre aussi :
C’est Takehikeho-Sensei qui parle :
« Notre Karo : Kanna-Sama, Kashiko-San et moi-même allons être juges de votre gempukku.
Vous allez affronter en combat à quatre contre un : notre Shuno Iko-Sama.
Le combat cessera quand l’un des cinq combattants sera mort !

Alors : Kanna-Sama tentera de le faire revenir à la vie. Notre Karo est une grande fusui mais, il arrive que les meilleurs kidos des meilleures fusuis soient insuffisants quand la mort est décidée…
Nous jugerons essentiellement votre courage : la troisième qualité des Kitsune. Le Kitsune ne recule pas parce que sa vie est en danger. Le Kitsune apporte son aide et il trouve votre confiance. Le Kitsune meurt en riant ou en chantant. »

Très nerveux.
Tous les quatre.
Azami un peu plus depuis un instant
Eo un peu moins qui presque se contraint à respirer paisiblement.



Iko-Sama se lève : Elle est immense. Deux fois plus grande que Eo.
Salut.
« Hajime !!! »

Combat.
Iko fonce sur eux.
Frappes fortes.
Frappes précises.
Tout de suite.
Elle les bouscule.
Quatre attaques :
Elle les repousse aux quatre coins du dojo.
Deux blessés.

Azami vite relevé surprend Iko.
Il la touche.
Iko se retourne.
Frappe Azami.
Esquive.
Frappe Azami.
Parade.
Frappe Azami
Parade.
Frappe Azami.
Parade.
Projection du katana hors des mains d’Azami.

Iko, colosse, s’avance vers Azami. Sa lame tournoie et se dirige vers le cœur.
Un hurlement derrière elle.
Elle se retourne.
Elle pare l’attaque d’Eo.
Coup d’épaule.
Eo est projetée au loin.

Iko pare l’attaque d’un autre apprenti.
Azami retrouve son sabre.
Iko frappe ….

Le combat continue ainsi.
Pas très longtemps.

« Soremade !!! »
Un apprenti est au sol.
Seul Azami n’a aucune blessure.

Eo à genoux, tremble de tous ses membres, s’efforçant en vain d’apaiser son corps.
Elle est samurai
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