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 Carnets de voyage

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Yuki
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MessageSujet: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyVen 17 Avr - 3:03

Si je n'ai rien d'un bushi extraordinairement fort, ni d'un diplomate habile, ni d'un quelconque samurai excellant dans son domaine, j'ai cependant beaucoup voyagé et ainsi beaucoup vu.
Je suis parti de bien bas : un bushi Ryushin, donc frustré par le peu d'attention qu'on nous porte. Fier, pétri d'a priori, insouciant, inconscient, curieux... Trop. Et impertinent...

J'espère dire à raison que mes pérégrinations m'ont calmé, ont adouci les angles acérés de ma personnalité.

Tout au long de mes voyages, j'ai pris des notes. Sommaires, griffonnées sur le premier support à portée de main.

Je ne suis plus jeune désormais mais pas encore vieux. Je ne sais ce que l'avenir me réserve. J'ai vu plus fort et plus faible que moi baigner dans son sang, mourir, souffrir. Les plus habiles comme les maladroits, les loquaces, les silencieux, tous meurent. L'avenir n'épargne personne.
J'ai trente ans actuellement et je sens qu'il me faut préserver mes souvenirs du temps qui sans cesse passe et irrémédiablement fait tout mourir et disparaître.
Je couche donc sur ces feuilles la vie du jeune homme impétueux que j'ai été, la vie de Ryushin Fubuki, cet autre moi que je ne suis plus.

Carnets de voyage, Saru Ryushin Fubuki, 420


Dernière édition par Yuki le Ven 17 Avr - 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyVen 17 Avr - 3:07

1. Orgueil

Fubuki a beau ne pas être un samurai modèle et être en porte-à-faux avec la politique de son clan, il n’en respecte pas moins la droite ligne de conduite qu’on lui a inculquée. Il a scrupuleusement écouté son sensei, ses parents, même s’il a fallut moult punitions et souffrances avant d’assimiler certaines choses.

Il sait très bien que les Saru se planquent derrière leur sagesse, que les Seigikami sont des incompétents, les Kitsune des fourbes, les Nezumi des gens fort habiles pour fabriquer mais incapable d’utiliser ce qu’ils font, les Kuma des sauvages sanguinaires et illettrés, les Yachu doivent faire leurs preuves et les Karasu sont frivoles.
Après tout, ils possèdent un temple des plaisirs… Ca veut tout dire.
Et ne parlons même pas du fait qu’ils aient dû changer de nom pour sauver la face…

Quant aux Torayama…
Ce sont des Torayama.
D’aucun disent qu’ils mangent des enfants et qu’ils boivent le sang de leur ennemis en ripaillant dans leurs entrailles.
Ils sont têtus, bornés, vindicatifs, orgueilleux.

Et n’ont aucune fusui qui se respecte.

Fubuki sifflote assis sur une pierre dans un sous-bois. Il se repose.
Non franchement les peuplades de l’Empire n’ont rien de sensationnel, mais peut-être que les Ryushin peuvent se tourner vers eux pour leur apporter un peu de civilisation au lieu de les laisser patauger seuls.

Ce n’est pas que l’orgueil de Fubuki, mais celui de tout un peuple qu’il a amené avec lui sur les routes…


Dernière édition par Yuki le Jeu 23 Avr - 15:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyVen 17 Avr - 3:09

2. Impatience

Lorsqu’il séjourne chez les Seigikami il lui faut essuyer les remarques désobligeantes d’un de leur samurai. Il se croit mieux que tout le monde ce Kaemon.

Fubuki a beaucoup grincé des dents pour le coup. Il est toujours à aller chercher son karo par-ci son shuno par-là. Il est désobligeant.
Dans tout le dojo, des gens s’entraînent mais il n’y a qu’une jeune fusui expérimentée qui se sent assez de gentillesse et d’esprit d’équipe pour s’entraîner avec lui. Ils n’ont même pas le même niveau, il a peur de la blesser et elle de mal faire.
Il se balade sur leurs terres et le simple fait de croiser une équipe en enquête provoque une espèce de tollé. Kaemon s’en mêle à nouveau. Il ne comprend pas où est le problème.
Il semble que ça soit ça le problème justement.

C’est sans regret qu’un jour il décide de s’en aller sans un regard en arrière.

D’ici à ce qu’on les attaque ils seront tous morts en trébuchant dans leurs robes de magistrat de toute façon, griffonnera-t-il sur un bout de papier qu’il enfouit dans son sac de voyage.

Les impatients sont facilement agacés. La patience des autres les énerve.
Les orgueilleux sont facilement contrariés. La fierté des autres les courrouce.

Fubuki n’est semble-t-il pas encore capable de comprendre les Seigikami.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyVen 17 Avr - 3:30

3. Convenances

Il s’était attendu à un raffinement sans fin chez les Kitsune. Son imagination peu prolifique lui avait prodigué un cliché facile. Des teishin déguisées en geisha, dans un Kyuden plein de tentures lourdes embaumé de parfums capiteux semblant à du poison.

En fait non, tout respirait le clinquant, le tape-à-l’œil. Rien de bien méchant à part un goût pour le m’as-tu-vu tout à fait normal pour la capitale d’un clan. Un palais somptueux.

Et personne pour les accueillir.
Il était accompagné de Maiko la belle et de Haku le digne. Et lui était derrière à tirer la langue sur les longs trajets. Jamais capable de conserver assez d’eau dans sa gourde. Trainant des pieds. Râleur, fatigué…

Le Kyuden est quasiment désert. Une shunin affairée, un Karasu égaré… Sayo-san était le seul capitaine à bord. Un shuno pour un Kyuden.
Les Kitsune n’étaient pas farouches…

La daimyo s’en était allée tout bonnement à Shiro Kuma avec tout un cortège. Un autre bout du clan s’en était allé au mariage de Torayama Mitsuoto et Seigikami Aya laissant le Kyuden quasiment vide.

L’accueil de Sayo fut pour le moins agréable, plein d’une bienséance affectée. A propos de l’odeur infecte envahissant le dojo il fut évasif, ce qui fit bien rire Fubuki. A propos de cette désertion générale il fut courtois et discret alors que Fubuki aurait été enragé de voir pareil comportement.

L’étiquette est pour eux comme le voile qui occulte tout. Sourires, courtoisie, autant d’écrans pour autant de choses à cacher. Fort bonnes connaissances, redoutables ennemis, et fourbes amis…

Jamais Fubuki ne réussit à faire confiance à un Kitsune.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyVen 17 Avr - 11:30

4. Cortège

La première fois qu’il vit Nihon ce fut sur le chemin de Shiro Kuma. Il découvrit ainsi ce qu’était un cortège. Un rassemblent hétéroclite de samurai suivant Nihon aveuglément. Tous se protégeant les uns les autres, un ou deux éclaireurs se faisant charcuter plus loin sur la route pour dégager le passage…
Un cortège progresse lentement et le fait qu’il y ait des membres de presque tous les clans rend l’atmosphère instable au sein du groupe.

Alors que Maiko et lui s’inclinent avec respect face au cortège, Yachu et Torayama s’asticotent. Torayama Shohei fait des références pompeuses au combat contre les yurei. Yachu Machiba réplique en évoquant des tengus et leur force. C’était à qui aurait la plus grosse, pour parler crûment.

Fubuki n’avait alors jamais tué. Jamais tué d’homme, de monstre ou de fantôme.

Le cortège continue, maintenant ils s’envoient des fleurs, se lancent des compliments entre clans. La flagornerie d’une Saru l’étonne. Une fusui Kuma, Midori, se lance dans un monologue qui malgré le fait qu’il soit sans queue ni tête, laisse à penser que ce clan n’est pas illettré.

Le cortège passa. Nihon avait gardé le silence. Ce n’était qu’un adolescent à l’air revêche attirant le regard par un magnétisme particulier.

Fubuki haussa les épaules et continua son chemin.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptySam 18 Avr - 0:03

5. Etiquette

Shiro Kuma. Il fait chaud, très chaud, Fubuki passe son temps à essuyer son front. Maiko et Haku sont rentré, lui se repose à l’ombre des arbres devant la porte. L’endroit est calme. On entend parfois des éclats de voix, des bruits signes de la vie grouillante à l’intérieur.

Il souffle, soupire, débouche sa gourde, boit goulûment.
Il fait trop chaud ici.

C’est avec révérence qu’il entre dans le shiro. Cela fait des lustres qu’il rêve de venir ici. Ce n’est pas dû au fait que les Kuma se battent contre l’Ombre, le seul vrai ennemi de l’Empire avec le yurei, que les Kuma soient bas de plafond comme lui ont souvent répété ses parents. Ce n’est pas non plus parce que l’endroit est pittoresque, ou chaud.
Il espérait venir ici car dans ses pensées, il s’est toujours dit que seuls ceux qui ont un vrai combat à mener sont parfaitement objectifs. Que c’est à cause de la proximité de l’Ombre, de la mort, que les Kuma doivent être parmi les plus redoutables mais aussi les plus accueillants, les plus violents mais aussi les plus terre à terre, réalistes, prêt à tout…

La place est calme mais on entend des ordres et des cris, le fracas des armes dans le dojo. De gros rires gras émanent d’une auberge non loin.

Fubuki entre dans le Hall de clan. Avec ses armes, son armure. Délibérément.

Le Hall est noir de monde. Des Kuma, des Ryushin en majorité. Une Karasu… Un Nezumi…
Et Kitsune Eo, dans toute la splendeur de son charisme, jouant son rôle à ravir, un rôle que Fubuki ne tarda pas à apprendre.
Le rôle de l’épouse.

Des nouvelles sont échangées, des badineries, des compliments. Fubuki n’en a cure. L’affaire de Kitsune Katsumi l’intéresse mais la perspective de retourner chez les Seigikami le rebute.

Il écoute alors, s’instruit du peu qu’il peut apprendre sur cette affaire. Il n’en saura jamais plus.

Il fait alors ses adieux à Maiko et les autres Ryushin, il veut rester ici, découvrir les mœurs simples des gens du sud.
Vers cet instant, Kuma Fusanori manqua de discrétion dans ses paroles chuchotées à sa femme. Dans un blanc de la conversation, au milieu d’un silence mortel, on entendit résonner légèrement, sur un ton coquin :
« Rendons nous sur la place d'armes et je te laisse le choix de l'endroit te plaisant le plus pour faire revivre les ébats de la renarde et de son ours. »

C’est en ricanant que Fubuki part faire ses armes au dojo Kuma.
Intérieurement, il est heureux. L’étiquette n’a jamais été son fort. Visiblement c’était pareil pour tout le monde ici.


Dernière édition par Yuki le Lun 20 Avr - 15:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyMer 22 Avr - 19:48

6. Hospitalité musclée

Le dojo Kuma est sombre, peu éclairé. Des cris rauques, une odeur âcre de sueur, on ne venait pas vraiment ici pour le tourisme. Hommes, femmes ou tas de muscles informes, tous étaient assemblés là à se taper dessus ou à taper sur un ennemi imaginaire. Ils n’étaient certes pas illettrés mais certes oui étaient-ils sanguinaires.

Fubuki arrive donc dans le dojo, histoire d’examiner de près la population du coin. Maiko vient lui dire au revoir, non loin derrière se tient une fille encore jeune, près du gempukku sûrement, elle observe la scène, sérieuse. Un mon Ryushin. Ils sont partout ma parole.
Il retrouve Shingen. Celui-ci pose des questions à tous, presque angoissé de savoir ce que peut bien venir faire l’empereur dans le coin. Il y a quelque chose chez lui qui évoque chez Fubuki le souvenir des insectes.
Omniprésents et insupportables.

En train de bailler appuyé contre un pilier, il fut troublé par une ombre qui se dessina autour de lui. Il se retourne lentement. C’est un homme gigantesque, deux mètres de haut, vaguement pataud mais aux muscles saillants.
Un simple regard noir, pas de salutations, il demande à la ronde un partenaire.
Brute épaisse.

Fubuki relève donc le défi, avec un air hautain s’il vous plait. Il se redresse même de tout son mètre quatre-vingts.
Combat à mains nues ?
D’accord.
Engagez, je vous prie.
Ouais, d’accord.
Blarf.
Il se rappelle que c’est le bruit que fit le premier coup contre sa joue.
Les deux premières baffes faillirent l’assommer alors qu’il n’arrivait qu’à vaguement égratigner le Kuma.
Ca pour des baffes, ce n’était pas de la rigolade.

Le combat s’achève rapidement, car il faut se préparer à partir en patrouille. Et puis sinon il finirait par repartir sans sa mâchoire. Kyuso, son adversaire, rigole bien lorsqu’il parle de la réputation de sauvages des Kuma.
Réputation assumée.

C’était la première fois que Fubuki découvrait un homme aussi irrévérencieux que lui. Il lui souhaita vaguement de ne pas se retrouver exilé de son clan comme lui.

Fubuki baille, échange quelques généralités un peu suffisantes avec Shingen. Ils sont d'accord : les Ryushin sont les meilleurs…
Il devait avoir été barbare dans une vie antérieure.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyMer 22 Avr - 19:49

Chronique de Saya - Interlude - Shiro Kuma.

Cela ne faisait que quelques mois que Ryushin Saya venait de rejoindre le Shiro.

Les sensei du clan du dragon avaient été difficiles à convaincre, mais l'obstination et la passion de la jeune fusui du feu, l'avaient finalement emporté. Elle avait donc été affectée à l'académie du Shiro.

Peut-être étaient-elles aussi curieuses qu’elle de voir quel serait le résultat de ses recherches, comment évoluerait ce projet qui lui tenait tant à cœur.

Saya quittait peu l'académie Ryushin dont elle dépendait, et étudiait inlassablement. Son gempukku aurait lieu d'ici quelques mois à peine.

En attendant elle aidait cependant souvent à soigner les bushis Kuma, de retour de patrouille - curieusement ces derniers semblaient apaisés par sa présence. Saya ne comprenait rien aux allusions étranges de certains, ou pourquoi elle avait droit parfois à un sourire béat. Les samouraïs avaient tendance à lui parler plus facilement qu'à d'autres novices, mais l'explication dépassait son entendement. Elle apprenait par contre beaucoup des escarmouches contre l'Ombre.

Parfois elle croisait des samouraïs Ryushin, qui voyageaient à travers l'Empire, brisant la règle de l'isolationnisme chère à son clan.

Une de ces samouraïs, Maiko, avait quelques années de plus qu’elle. Elle voyageait souvent en compagnie d'une bushi maniant la naginata, Katsuki, d'un grand bushi calme, et efficace, Haku, et d'une autre fusui, Natsuko...

Les deux fusuis s'étaient liées d'amitié, et en définitive Maiko avait accepté de lui enseigner certains aspects de son art, qu'elle avait développés sur le terrain. Parfois, même, Kuma Midori, la maîtresse géomancienne du clan, se joignait à elles.

Aussi discutaient-elles souvent, le soir, à la lumière des lanternes, dans les jardins de l'académie, des heures durant, sous les étoiles... Et Saya apprenait beaucoup des voyages à travers les différents clans de son aînée. De par sa liberté de mouvement, était en mesure de lui dépeindre une vision globale de l’Empire, aussi bien culturelle que politique, que la jeune fille n'avait pas soupçonnée.

Petit à petit, elle réalisait à quel point les intrigues intérieures de l'Empire le divisaient, en faisant une proie de choix pour l'Ombre... et apprenait ce que l'on n'apprend pas dans les livres. Elle apprit à se méfier des faux semblants Kitsune, ou de ce qui se dissimulait derrière les apparences honorables et traditionnalistes des Karasu...

Justement Maiko aimait séjourner au sein du clan Kuma pour son honnêteté, sa sincérité brute.

C'est justement ce qui émanait d'un nouveau de ces samuraïs itinérants, un jeune bushi Ryushin.

Visiblement très indépendant, le jeune homme, du nom de Fubuki, intriguait Saya...

Ils avaient été présentés rapidement, mais ils n'avaient guère eu plus de contacts - si ce n'est le soir où ils avaient dû tout deux ramener et coucher une Maiko rigolarde, après qu'elle ait bu à la mémoire du défunt Itsuhiro, en compagnie de Kuma Zenji. Visiblement son aînée avait oubliée qu'elle n'avait jamais bu de saké... Cependant trimbaler une géomancienne du feu fin saoule n'aidait pas particulièrement à lier connaissance - il s'en était quand même fallut de peu qu'une partie du hall crame, devant des Kuma tout sourire, et pas moins saouls.

Lorsque cette dernière quitta le Shiro, Fubuki resta sur place. Saya était présente lors que les deux samouraïs se saluèrent, leurs routes se séparant. Ils ne reverraient jamais Maiko en vie, ni aucun de ses autres compagnons.

Et la novice, curieuse, assistait à l'entrainement de son frère de clan, le plus discrètement possible, retenant au passage certaines des passes qu'il utilisait, tentant de percer ce qui se cachait derrière l'indépendance apparente du samouraï...

Et puis, un matin il avait quitté les lieux - à priori en compagnie de l'infect Ryushin Shingen. Shingen, que Maiko avait essayé de raisonner pendant des heures, en vain. Shingen, le Ryushin qui se prenait pour un Torayama. Etrangement Fubuki n’avait pas l’air d’avoir d’animosité particulière pour Shingen, juste une espèce de désintérêt mêlé de surprise lorsque cet infâme se mettait à discourir.

La jeune novice en fut déçue, et n'y pensa plus. Son gempukku était imminent... Et puis, pensait-elle naïvement, nul doute qu'elle le reverrait bientôt.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyMer 22 Avr - 19:49

7. Le sud

Nous sommes en début juillet, il fait chaud, étouffant même en se rapprochant des taillis. Le chemin se fait tranquillement. Nandaka a toujours une anecdote dans son sac. Shingen l’écoute, buvant les paroles du chef de patrouille. Ses questions ne tarissent pas. Ses opinions sonnent toujours comme de Grandes Vérités Philosophiques. Fubuki tente d’avoir la classe et reste en retrait, voilant pudiquement son intérêt enfantin pour les histoires de papa Nandaka.

Kyuso arrive en annonçant un arrivage de bakemono du côté des bois Kitsune.
Ah.
Passionnant.
Et puis le temple des quatre vents est tombé.
Ah.
Merde.
En même temps, les Torayama doivent avoir du boulot sur les bras là, avec leurs ancêtres qui reviennent dire coucou. Et vu que les Saru sont dans le cortège de Nihon… Logique que l’Ombre s’attaque au temple facilement.
Mais merde quand même.

De derrière un buisson surgit un Kuma quelconque. Taillé comme un bloc, le front bas, il porte un gars un peu maigrelet et au teint à peu près aussi pâle que Fubuki ou Shingen. Un montagnard par ici ?

Il s’appelle Saru Seito et ne prononcera jamais plus d’aphorisme il semble. Midori tente deux kido, le yamabushi ne sourcille pas. C’est la première fois que Fubuki voit un mort.
Un vrai.
Un qui n’est pas incinéré.
Un qui a des tâches de sang sur le visage, des vêtements déchirés, des plaies béantes, de la terre, des ronces accrochées à la peau.
Le teint pâle et bleu de la mort, la rigidité cadavérique qui retient encore une yari brisée dans la main.

Fubuki grimace, détourne les yeux. Les morts c’est dégoûtant.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyMer 22 Avr - 19:50

8. Une affaire compliquée

Fubuki plonge joyeusement sa lame dans la gorge d’un bakemono.
Les premières gerbes de sang pourpre et gluant passées, se battre contre un monstre devenait de plus en plus jouissif. Il avait commencé cette boucherie avec toute la circonspection de quelqu’un qui ne veut pas se salir. Maintenant, il est parmi les premiers à se lancer à bras raccourcis sur les bakemono, en hurlant des imprécations bien choisies.

Cela fait deux semaines que certains sont là. Masakage, Daisuke, Chihiro…
La relève ne vient pas.
Personne ne vient.
Une semaine a passé. Le shiro les a oubliés.

Ils sont fatigués, crottés, affamés car le peu de gibier dans les environs ne permet pas de nourrir proprement sept personnes.

Shingen tombe sous les coups d’un éclaireur particulièrement coriace. Fubuki est troublé car il l’a vu s’écrouler, pour de vrai, comme un pantin silencieux. C’est différent du corps déchiré de Seito. Plus brutal.
Fubuki reste interloqué.
Okoyoko et lui sont autour du corps de Shingen à le regarder. Ils n’y connaissent rien en médecine…
Un groupe de Yachu arrive alors. En leur sein, Shohei à nouveau. Pour ne pas déroger aux habitudes, Machiba et Shohei s’engueulent et s’excusent tour à tour.
En voyant le corps, le Torayama se moque. Puis dévoile une sombre histoire concernant Shingen. Il rigole en regardant le Ryushin au sol. Alors que Shingen se fait soigner, les questions trouvent enfin leurs réponses…

Son fort verbeux frère de clan aurait tenté de se soustraire au jugement de Nihon, aurait insulté un ou deux daimyo dans la foulé, refusé un duel, échappé au seppukku.
Un survivant en somme.
Fubuki déglutit. Il comprend soudain que les Ryushin qui l’ont envoyé dehors lui ont fait une fleur. Il aurait pu perdre la vie pour ses propres insolences.

Il est décidé que Shohei protègera Shingen comme celui-ci n’était qu’évanoui. Le Torayama fait son serment de ne pas agresser le Ryushin. Sur l’honneur.
Fubuki soupire et retourne au combat. Il ne reverra jamais Shohei en vie.

Après s’être réveillé il parait que Shingen et Shohei se sont insultés, qu’un duel a eu lieu dans cette improbable clairière boueuse. Tout les deux sont tombés. Shingen se relève à nouveau et emporte le corps de Shohei vers Fubuki, et s’écroule en faisant cela.

Personne n’a jamais compris ce qui se passait dans la tête de Shingen, dans son esprit étriqué.
Masakage, Manabu et Fubuki repartent donc vers Kyuden Yachu, les deux macchabés sur leur dos. Durant ce périple une certaine sympathie se crée entre les trois. Un jour, le corps de Shingen remue dans le tas de boue où ils l’avaient posé, le temps de reprendre leur souffle.
Ce n’était pas le moment. Kioji, le sensei de Shohei est là.
Ils ne tailleront donc pas le bout de gras tranquillement. Shingen fait scandale. Ses explications sont confuses. Le Torayama et le Ryushin s’accusent l’un l’autre d’insulte.
Il ne doit alors sa vie qu’à des excuses immondes, admettant la pire chose qu'il soit, que l'ancêtre avait eu tort de ne pas donner de sépulture aux Torayama.
Elle avait eu tort.
Mais ce n'était pas correct de l'admettre !
Fubuki se sent nauséeux.

Il ne perdra plus ce sentiment jusqu’à l’arrivée à Kyuden Yachu.

Quant à Shingen il ne passa même pas les portes en vie. Paroles insultantes pour les Yachu, il crut bon de dire qu’il était ici comme chez lui puisque les Yachu ne devaient leur Kyuden qu’aux pouvoirs de feu Kaede-sama.
Kageki est un chatouilleux du katana. Et Shingen cette fois-ci ne s’excuse pas.
Il va s’assoir dans un coin, moribond. Kageki l'attaque avec son tachi, le chassant à moitié tout en essayant de faire taire ses protestations et ses récriminations.
Chatouilleux, ils le sont tout les deux.
Duel.
Shingen tombe.
Ne se relèvera pas.

Fubuki se met dans un coin du village fortifié. Il coupe une mèche de cheveux de Shingen, ordonne aux heimin de brûler le corps. Au final il ne restera rien de cet homme.

Cette mèche est la première qu’il attache à son katana, par de minces fils de soie défaits. C’est un souvenir. De l’insulte, de la honte, de la mort.

Fubuki changea d’avis sur les Torayama ce jour-là. Ces samurai n’étaient pas les êtres sans cœur, sans âme, sans principe que Satoaki-sensei lui avait dépeint.
Fubuki changea d’avis sur lui-même aussi. On ne gagnait rien à faire des vagues. On ne gagne rien à se mettre le monde à dos.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyMer 22 Avr - 19:50

9. Le sang, la boue, les larmes

Masakage et Fubuki voyagent. Le Ryushin commence à s’y faire. Cent heures de route. Sans s’arrêter plus que pour le repos minimal, les deux samurai parcourent le chemin menant de Kyuden Yachu à Kyuden Kitsune. Quatre jours épuisants. La compagnie de Masakage est appréciable. Fubuki s’en fait un ami.
Ils arrivent aux portes du Kyuden dévasté à l’état de loques. Ils sont sales, ils sont fatigués, affamés, assoiffés, malades, blessés. Le Ryushin plus que le Kuma.
Ils ne serviront à rien.
Ne peuvent pas servir à grand-chose.

Fubuki a froid soudain. Ce qui fait ceci ; ce n’est pas le temps qui est radieux. Ce n’est pas l’air qui est saturé par le brouillard de guerre.
C’est le paysage. Dévasté, tondu, gorgé de sang. C’est l’odeur, âcre, pestilencielle.
Et ce sont surtout les corps de Maiko et Haku.
La belle, le taciturne.
Ils nagent dans une flaque croupissante de sang et de terre.

Il entend à peine les semonces de chacun, les appels endiablés d’Eo, pleine de fougue, de rage.
Il voit très peu de chose à part les deux Ryushin.

Il se lance alors dans la mêlée, le pire foutoir qu’il n’ait jamais vu. Les bakemono ont infesté le Kyuden, il faut les dézinguer. Simple.
Pour des samurai abrutis par le fracas de la bataille ou par un voyage de quatre jours sans répit, c’est un ordre logique, facile…

Ils se battent un jour et une nuit. Il croise Kyuso qui frappe en beuglant, inondant le sol de litres de sang. Kataki, ivre, coincée dans un délire sanguinaire. Daijiro lui sauve la mise, il est calme. Eo est rageuse, les bakemono ont chié derrière la tapisserie.

Le lendemain, il ne reste que des ruines fumantes mais désertées par les monstres.

Haku s’est réveillé de son coma. Fubuki est le premier à s’activer pour élever les bûchers.
Maiko s’en va, portée par les airs, sa beauté s’en va en fumée, ses rires et ses bonnes intentions quittent ce monde.

Fubuki a recueillit une de ses mèches. Une mèche pour la tristesse et pour les pertes. Pour les morts. Encore.

Il ne rejoint pas ses compagnons, s’en ira de son côté. C’est la dernière fois qu’il vit Haku.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyJeu 23 Avr - 14:35

10. Solitaire

C’est plein du cynisme du deuil et de la fatigue que Fubuki écoute les samurai. Les Kitsune se recueillent, mais toujours avec cet air affecté qui le dérange. Les Karasu sont distants, l’air très naturel lorsqu’ils disent qu’ils ont fait ce qu’ils pouvaient.
Il faudra leur acheter un calendrier, pour arriver à l’heure la prochaine fois.
Les Seigikami n’en finissent pas de leurs discours.
Les Saru officient, font leur devoir, braves, discrets.
Les Kuma parlent par monosyllabes. Fusanori reste sobre dans ses paroles. Nandaka n’en finit pas de parler…

Il est proposé par Daijiro de monter un nouveau temple. Au sud.
Le temps de dire au revoir à son frère, sa sœur de clan et il est parti. Il reste en retrait, les Saru progressent rapidement.

Le dojo est calme, peu de gens parlent, la foule est énorme à en devenir claustrophobe. Takima passe, elle part se suicider de la manière digne des Kuma. Elle part en terre des Ombres pour ne jamais revenir.

La patrouille vers le mont Solitaire tarde à s’organiser, les gens vont et viennent. Le cortège se met en branle.
Fubuki baille. Daijiro est plutôt bon chef d’expédition. Rigoureux, chiant avec les retardataire, bon organisateur… Il rappelle à Fubuki son vieux sensei râleur mais juste, pragmatique.

Kyuso, Kataki, Okoyoko, Nandaka, Kazan que de gros bras pour ce petit voyage. Seuls trois monstres rabougris les accueillent.
On balance les corps par-dessus bord, yamabushi et fusui observent le toit en ruine.
Ooooh quel beau toit en ruine.
Ouiiii, je seeeens, je seeeens que les énergies sont puissaaaaantes…
Faudra faire la poussière par contre.

Alors que la poussée d’adrénaline s’en va Fubuki les regarde avec curiosité. Ce sont des gens spéciaux ces yamabushi quand même.

L’ambiance est sympathique malgré le cadre. Les bushi se félicitent, les supérieurs font des plans sur la comète à propos de reconstruction.
La nouvelle de la mort de Nihon arrive comme une couille dans le potage pour ainsi dire. Rei l’a dit à Midori qui l’annonce dans un temple qui devient silencieux.

Fubuki croit à une blague d’abord. La plupart des samurai sont abasourdis. Naoko elle semble prendre la nouvelle plutôt bien. Elle est la seule qui ne semble pas surprise, et elle sort un magnifique discours expliquant qu’il est temps de se réjouir.
Fubuki est estomaqué par cette réaction, Daijiro aussi. Le Saru critique fortement le comportement de Naoko, elle se fait descendre en flèche.

Fubuki réalise que Nihon est mort mais que surtout il aurait pu rester chez les Yachu. Il aurait pu aider. A la place, il est arrivé en retard pour un combat déjà terminé.

Qu’il est dur le sentiment de l’inutilité.
Qu’il est dur le sentiment de solitude.
Qu’il est dur le sentiment de culpabilité.
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Yuki
Shogun
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyJeu 23 Avr - 16:58

11. Shogun

Fubuki à ce stade de son périple a perdu une grande partie de son orgueil et de ses illusions. Duels, pillage, assassinats, il ne s’était pas forcément attendu à ça en sortant de son Kyuden neigeux.

De retour à Shiro Kuma en compagnie de Daijiro, Seigikami Hitomi et Karasu Yuko, ils rencontrent Kuma Fusanori et Kitsune Eo. Pas encore décidés sur leur nouveau nom, mais sacrément décidés à fusionner leurs clans visiblement.

Eo fait d’abord signe que chacun sera écouté. Fubuki prend confiance.
Fusanori parle peu. Il annonce son intention d’être Shogun.
Un long silence. Chacun avec ses paroles plus ou moins feutrées réplique. Shogunat temporaire le temps de s’accorder sur un Shogun, un vrai ? Fusanori n’aurait pas déjà pas mal de pain sur la planche ? Fubuki suggère le daimyo Karasu ou Seigikami. Chacun freine des quatre fers en tout cas.

Eo balaie ceci d’un simple reniflement dédaigneux.

Elle congédie les non daimyo. Ainsi il ne reste plus que le Saru pour faire entendre leur voix face à la Kitsune.
Efficace.
Retors.

Fubuki avait presque changé d’avis sur les Kitsune. Compatissant à leur sort, au Kyuden détruit, tout le toutim.
En fait non.
Kitsune est Kitsune.
Que va devenir l’honnêteté de Fusanori, sa rudesse toute sympathique ? Où vont disparaître les spécificités de ces deux clans si différents ? Sur quelle bouillabaisse de principes va se reposer ce clan gigantesque ?

Amour ou pas, mariage sincère ? Peu importait.
Ce jour-là, Fubuki sentit la bile de la déception dans sa gorge.

Quelqu’un devint Shogun ce jour d’Août. Fubuki ne sut jamais vraiment qui.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyJeu 23 Avr - 22:05

12. Néant

Une partie de shogi avec Nandaka. La reconstruction progressive du temple. Patrouilles. Un cri étrange et une impression comme un frisson désagréable.
Patrouille.
Le bord de la rivière.

Fubuki s’accroupit près du ruisseau, plonge les mains dans l’eau claire et s’en frotte le visage et le cou. Il enlève son casque léger et le rempli d’eau qu’il boit goulûment.
Un instant il se rappelle brièvement avoir fait fondre de la neige dans un casque d’entrainement de kenjutsu lorsqu’il avait été punit. Le souvenir s’enfuit tout comme l’eau qui courre dans la rivière.

Le cours d’eau n’a pas été trop troublé et le jeune Ryushin se surprend à observer la personne qui le regarde. Son reflet, sur fond de bleu ciel le scrute de ses yeux noirs. Il a des égratignures sur le visage là où des ronces l’ont piqué, des boutons de moustiques sur la joue gauche, dans le cou. Ses lèvres sont sèches car il n’a pas économisé son eau et était assoiffé. Qui est ce jeune garçon qui le contemple ?

Il soupire et regarde l’horizon. La terre des Ombres n’est pas loin, on en sent l’oppression depuis cette rive. Sa terre est loin derrière lui, la Montagne Bleue n’est qu’une image qui s’estompe, les chants du tripot s’étouffent, la sensation piquante du froid n’est plus qu’un vestige sur sa peau.

Fubuki sourit. Il est en train de voir ce qu’aucun samurai Ryushin ne peut voir.
Seuls les exilés savent ce que c’est. Le monde.
Le vaste monde.

Il se retourne avec ce sourire simple. Un ashigaru est près de Nandaka et Zenji. Ils le regardent tout les trois.
Avec un air affligé.
Avec un air compatissant.

Fubuki fronce les sourcils.
S’approche.

Affligé. Compatissant. Nandaka pose sa main sur l’épaule du jeune homme.

Kyuden Ryushin est tombé. Le dragon est mort.

Ryushin Fubuki n’est plus.
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MessageSujet: Re: Carnets de voyage   Carnets de voyage EmptyJeu 23 Avr - 22:36

Epilogue

Ainsi est mort Ryushin Fubuki. Pendant quelques temps je n’ai été qu’une coquille vide. C’est Daijiro-sama qui me proposa de rejoindre le clan. Il avait dit que j’avais fait mes preuves et que m’accueillir n’était pas un problème.
Je ne sais plus ce que j’ai répondu.

J’ai parcouru les terres Seigikami, qui étaient les plus proches de mon village natal. J’y ai retrouvé mes parents et mon sensei. Eprouvés. Ils buvaient le sake.
Je crois que mon récit rapide de mes aventures fut brouillon, sans queue ni tête. Mais je ne sais pourquoi mes parents hochèrent la tête avec un air satisfait.
Mon sensei pris mon katana et en le soupesant me dit que c’était le katana d’un guerrier.

Ce sake ?
C’était le sake de ceux qui meurent.

J’ai assisté au seppuku de mes parents et de Satoaki-sensei. J’ai récupéré leurs effets. Leurs urnes.
Et une mèche de cheveux.

Qui se rappellerait d’eux ?
Qui portera le souvenir des Ryushin ?
Qui pourra parler de la douce musique de ma mère ? Du village à l’éternel automne ? De la Montagne Bleue ?
Qui pourrait témoigner de la verve de Shingen ? De l’intelligence de Maiko ? Où était Haku ? Takasuke ? Hoshiyo ?
Katsuki ?

Ces morts, leur rendrais-je service en me tuant, moi qui n’était plus qu’à moitié Ryushin depuis mon exil ?
Le clan Ryushin survivrait. Dans la mémoire de ces réfugiés.
Dans la mémoire des exilés.
Dans la mémoire de cet homme que je suis devenu.

Je suis redescendu au sud. Daijiro-sama était encore là, supervisant la construction du temple.

« J’accepte. » Ai-je dit.

Et il sourit.

Saru Fubuki naquit en ce mois déchirant d’octobre 407.
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