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 La lame est-elle la seule réponse?

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Raistlin
Daimyo
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MessageSujet: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyMer 22 Avr - 0:05

........Voilà longtemps que je caresse l'idée de mettre mes souvenirs en ordre, afin que ceux qui suivent puisse comprendre ce qui m'a poussé au long de ses années, ce qui m'a fait jouer le rôle que j'ai joué, si modeste soit-il. Je profite aujourd'hui d'un peu de calme pour commencer. Je ne sais ni quand, ni même si j'aurai l'occasion de finir, mais j'espère avancer suffisamment pour que l'ensemble soit compréhensible.

........J'ai toujours été d'un naturel réservé, certains diront taciturne. La raison en est en partie contenue dans ces lignes, mais je suppose que c'était mon caractère. J'ai aussi toujours tenté, quand cela était possible, d'agir avec le plus de sang-froid possible et en pondérant mes actions, sans pour autant laisser ternir mon honneur par les paroles ou les actes de mes interlocuteurs ou les miens.

........Ceci a probablement pu être pris pour de la faiblesse, y compris de la part de membres de mon clan, qui ont un tempérament plus sanguin et une promptitude à dégainer qui est connue dans tout l'empire. J'espère également montrer par ce texte comment ma vision du Bushido écrite par notre aïeul m'a conduit à cette attitude.


Dernière édition par Raistlin le Mer 22 Avr - 0:35, édité 3 fois
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Raistlin
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyMer 22 Avr - 0:05

........Contrairement à certaines personnes célèbres, je ne descends d’aucun guerrier connu. Mon père était un simple bushi Torayama (s’il existe des bushis Torayamas simples). Notre famille n’était pas vraiment riche, et nous ne possédions, à part le katana et le domaru en mauvais état de mon père, que de quoi nous nourrir sans mourir de faim. Nous habitions loin du Kyuden, dans une maison simple et assez isolée, à l’écart d’un village, et nous n’entendions que quelques rumeurs de ce qui se passait au loin.

........Mon père était souvent absent, pour les affaires du clan, souvent des batailles auxquelles il participait en tant que bushi du clan. Je me souviens, vers mes 5 ans, de lui, partant à pied vers le Kyuden Torayama, et me lançant en souriant qu’il me confiait la maison, et que je devais protéger ma mère si jamais des bandits approchaient. Il me l’avait dit en plaisantant, mais je l’avais pris au sérieux, et je demandai à un artisan du village de me faire une arme. Celui-ci, y voyant une demande d’un petit garçon voulant jouer à la guerre, me proposa de prendre une arme de mon choix parmi celles qu’on pouvait confier à un garçon aussi jeune.

........Après avoir longtemps hésité, je lui désignai celle qui me semblait me convenir le mieux, et il me fit donc cadeau d’une simple branche d’arbre, bien droite, d’environ cinq shaku (1,50m), et d’un peu moins d’un sun (3cm) de diamètre, avec lequel je montais la garde dans la maison la nuit, et que je prenais pour « patrouiller » pendant la journée. Je me prenais déjà pour un bushi, et le pourfendais un nombre colossal d’ennemis invisibles.

........Un jour, mon père rentrant du Kyuden, ou d’une bataille, me surprit au beau milieu d’un combat avec une demi-douzaine d’Onis et de dragons, et au moins autant d’autres monstres hideux que je tentais d’exterminer à grand renfort de gesticulations de mon bâton. Quand je l’aperçus, je cessai immédiatement mon épique bataille imaginaire pour tenter de reprendre un air sérieux, persuadé qu’il allait se moquer de moi ou me réprimander d’être en train de m’amuser au lieu de surveiller la maison comme il me l’avait dit en partant.

........Au lieu de cela, il me regarda pensivement, puis me fit signe de le suivre jusqu’à notre maison. Une fois arrivés, il m’emmena dans la cour où il pratiquait ses entrainements quotidiens et me fit signe de me placer face à lui.
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyMer 22 Avr - 17:01

........Ce fut le commencement de ma première leçon dans les armes. Elle commença, non pas par une démonstration, mais par une discussion :
- Pourquoi as-tu choisi cette arme ?, me demanda mon père
- Pour pouvoir défendre la maison, comme vous me l’aviez ordonné, père.
- Oui, mais pourquoi avoir pris ce bâton et non un sabre en bois ou une massue ?
........Je réfléchis longuement à la question. Sur le moment, cela m’avait semblé un choix logique, mais je n’y avais pas prêté plus d’attention. L’insistance que portait mon père à savoir mes raisons m’obligèrent à analyser ce choix, et après mûre réflexion, je lui répondis simplement :
- Pour être plus grand, père
- C’est à dire
- Eh bien les bandits sont plus grands et plus forts que moi, donc j’ai pensé que si j’arrivais à les frapper avant qu’ils ne me touchent, cela équilibrerait les chances
Ce fut le tour de mon père de réfléchir. Puis il reprit la parole.
- C’est un bon raisonnement. Maintenant montre-moi ce que tu sais faire avec ce bâton

........Je fis de mon mieux pour l’impressionner, faisant semblant de lutter contre mille ennemis, faisant tournoyer mon bâton pour mieux tous les frapper. Au bout de quelques minutes, mon père me fit signer d’arrêter et me dit :
- Tu ne tueras aucun bandit en utilisant ce bâton comme tu le fais. Il va falloir que je te montre comment t’en servir. Mais avant cela, je vais le modifier un petit peu. Je vais m’en occuper, va aider ta mère

........J’en fus effondré. Moi qui étais sur de me servir de mon arme comme un vrai maître ! Tentant de n’en rien montrer, je m’en fus donc aider ma mère aux taches journalières, tout en me demandant ce que mon père comptait faire de mon bâton.

........Le lendemain, alors que je sortais jouer (mon père étant rentré, il n’était plus nécessaire que je patrouille), il m’appela sur le terrain d’entrainement et me tendit mon bâton, au bout duquel il avait fixé au moyen d’une lanière de cuir un genre de lame courte en bois, afin d’en faire ce qu’il me présenta comme « une naginata d’exercice ». Lui-même se muni d’une branche d’arbre légèrement recourbée qu’il avait taillée et utilisait comme bokken pour l’entrainement. Et la leçon commença.
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptySam 25 Avr - 20:24

........Elle fut épuisante. Elle dura largement plus longtemps qu’aucun des combats imaginaires que j’avais menés, et cette fois, l’adversaire ripostait par moment. Mais ce fut également l’une des journées les plus excitantes dont je me souvienne : pour la première fois, j’apprenais vraiment à me battre ! Et qui plus est face à mon père, ce héros qui avait maintes fois sauvé l’empire (du moins c’est ainsi que je le voyais). Lui parait mes attaques, me donnait des conseils, et m’indiquait des mouvements que je pouvais utiliser.

........Quand l’entrainement pris fin, j’étais courbaturé et épuisé. Je manquais de m’effondrer quand il fallu monter l’unique marche qui permettait d’entrer dans notre maison. Juste avant que je ne quitte le terrain d’entrainement, mon père me donna un conseil que j’ai conservé et que je tente toujours d’appliquer, plus de trente ans après :
- Mon fils, tout samouraï doit tendre vers la perfection. C’est le but du Bushido, tel que l’a écrit Torayama l’invincible, notre ancêtre. Mais sache que seul lui y est peut-être arrivé. Aucun autre samouraï, qu’il soit Torayama ou non, n’y est arrivé à ma connaissance. Peut-être Tsudochi-sama et plus récemment Jotaro-sama s’en sont-ils approchés. Quelle que soit le nombre de fois où tu t’entraineras, il y aura toujours quelque chose qui te séparera de la perfection. Ton but doit être de réduire ce quelque chose, afin qu’il ne soit tout d’abord plus visible pour les spectateurs, puis pour les autres samouraïs, puis plus visibles pour les maîtres, et enfin plus visible sauf pour toi. Quand il n’y aura plus que toi qui sentiras ce qui n’ira pas, alors tu commenceras le vrai chemin vers la perfection, qui est un dépassement de soi. Sache que tu ne te bas pas et que tu ne t’entraines pas pour être meilleur que les autres. Ni pour montrer aux autres ta maitrise de ton arme. Tu te bas parce que c’est le moyen de réaliser la jonction entre ton corps et ton esprit, et de faire de toi un homme meilleur. Un homme meilleur. Pas un meilleur soldat, pas un meilleur combattant.

........Sur le moment, je pense que je ne compris pas ce conseil, mais je le conservai précieusement. Un grand soldat comme mon père ne pouvait donner que des conseils importants !
Pendant les quelques années qui suivirent, il ne se passa pas un jour sans que je m’entraine, avec lui quand il était présent, seul sinon face à un tronc d’arbre qui me servait de mannequin.

........Il tenta également de m’enseigner le maniement du sabre, mais j’étais tellement fier de ma naginata qu’à son grand regret, je n’en retenais que le strict minimum. Souvent il me répétait que le sabre était la vraie arme du samouraï, mais je pensais toujours que j’aurais plus tard le temps de m’y habituer. En attendant, j’étais bien meilleur à la naginata (je le suis toujours), et je ne voyais pas de raison d’utiliser une autre arme que je maitrisais moins bien. Et je savais que le moment venu, mon père m’obligerait à apprendre le sabre sérieusement et à abandonner cette arme qui me plaisait tant, mais ses absences fréquentes l’empêchait de m’y contraindre efficacement.
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyJeu 30 Avr - 12:55

........Un matin, vers mes 9 ans, alors que mon père était parti depuis quelques semaines de manière précipitée, pour se rendre, aux ordres du daimyo, dans l’ouest du pays, chez les nezumis, une troupe de samouraïs passa devant chez nous et demanda à voir le chef de la famille. Mon père étant absent, c’est un oncle qui les accueillit.

........Quelques temps plus tard, je vis ma mère se retirer, les yeux rougis. Je savais que quelque chose de grave s’était passé, mais personne ne daignait mettre au courant un enfant de 9 ans. Plus tard, mon oncle me demanda (m’ordonna, plutôt), de venir le voir. Il m’annonça sans ménagement que mon père était mort. Il précisa également (avec, me semblait-il, une nuance de satisfaction dans la voix) qu’il était donc, désormais, le chef de la famille et qu’il faudrait donc lui obéir en tant que tel. J’eus l’impression également qu’il avait d’autres choses à dire, mais après un instant d’hésitation, il me fit signe de me retirer.

........Je ne vis jamais les cendres de mon père. Ma mère installa un petit autel dans un coin de la maison pour lui rendre hommage, mais il n’y avait pas d’urne. J’ai toujours supposé qu’elles avaient été rapportées au Kyuden afin d’y reposer avec celles d’autres héros Torayamas. Mais malgré tant d’années de présence au Kyuden, je n’ai jamais réussi à trouver le courage de le vérifier, ni de chercher son nom sur les piliers du Hall des ancêtres.

........J’eus quelques semaines pendant laquelle mon monde parut bouleversé. Mon père n’étant plus, et mon oncle n’étant pas un bushi (il était marchand, je crois), je repris mes habitudes de patrouilles autour de la maison, et je continuai à m’entrainer plusieurs heures par jour avec ma naginata. Mon père n’étant plus là pour me pousser, et mon oncle ne s’intéressant pas vraiment à moi, je n’avais plus de raison ni d’envie de me remettre au sabre. Il me sembla bien remarquer chez les gens que je croisais des regards qui semblaient se diriger ailleurs au moment ou ils s’apercevaient que je les regardais, mais je supposai que c’était parce que ceux-ci savaient mon deuil et ne savaient pas comment m’en parler.

........Cependant, je remarquais que les autres enfants du village commençaient eux aussi à me regarder, et à se pousser du coude lorsque je passais. Et autant les adultes savent faire bonne figure, autant on peut toujours compter sur des enfants pour être cruels. Ce fut ainsi que j’appris que certains considérait que mon père était un lâche, qui était mort en fuyant un combat. Je frappai celui qui m’avais craché cela au visage, mais tous ses amis me tombèrent dessus, et j’eu bien évidemment le dessous, mais je tentais de rendre coup pour coup, jusqu’à ce que des adultes viennent nous séparer et nous renvoyer à nos maisons.

........Quand je revins à la maison, je demandais à ma mère ce qu’il en était. J’avais toujours vu mon père comme un héros et je ne pouvais croire ce que j’avais entendu. Ma mère m’expliqua que mon père était mort d’une flèche dans le dos, tiré par un monstre qui avait contourné la zone de combat. C’était probablement le fait que la flèche ait pénétré dans le dos qui avait donné lieu aux rumeurs, me dit-elle. Cette explication me rassura, mais j’eus beau la répéter aux enfants du village, ils ne le crurent pas ou choisirent de ne pas la croire. Rapidement, j’arrêtai de chercher à les côtoyer, puis je m’arrangeai pour éviter de les croiser.

........Jusqu’à mon gempukku, je vécus ainsi solitairement, sans lien avec les enfants de mon âge, et quasiment sans surveillance d’un adulte. Mon éducation était négligée par mon oncle qui avait ses propres enfants, et je passais de longues heures dans les bois environnant à explorer les alentours. En l’absence d’un professeur, mon entrainement aux armes stagnait, mais comme plus personne ne me donnait l’impression d’avoir besoin de mes patrouilles, cela ne me dérangeait pas. Je faisais ma séance chaque matin , mais elle n’était qu’une série de répétition des mêmes exercices, et sans personne pour m’indiquer si je m’y prenais bien, cela perdit rapidement son sens.
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyJeu 2 Juil - 17:55

........Vers mes 15 ans, on m’indiqua que je devais passer mon gempukku. Celui-ci consistait en plusieurs épreuves dont certaines étaient basées sur les compétences martiales, d’autres sur des compétences plus sociales. Le niveau n’était pas très élevé, étant donné l’éloignement du village, et je réussis facilement, mes aptitudes au combat rattrapant mon manque de facilité à m’exprimer. Une fois les épreuves passées, on m’indiqua que j’étais attendu à Kyuden Torayama, comme tous les jeunes samouraïs.

........Comme on peut s’y attendre, la nouvelle ne me chagrina pas trop. Il y avait longtemps que je ne considérais plus le village ou la maison comme chez moi, et l’idée de découvrir de nouvelles personnes, un nouveau lieu au nom grandiose, où mon père avait passé tant de temps m’enthousiasmait. Je savais que j’y trouverais des personnes pour m’apprendre à mieux utiliser mon arme, mais aussi des gens plus intéressants à fréquenter que des villageois assez obtus, ou leur progéniture avec qui je partageais un sentiment fort d’animosité réciproque.

........Je me mis donc un matin en route vers Kyuden Torayama. Il me fallut plusieurs jours pour y arriver. Dès l’entrée, on m’indiqua de me présenter avec tous les autres jeunes samouraïs au daimyo Kaito-sama. Celui-ci, à son tour, nous indiqua après un rapide discours de bienvenue que nous étions attendus au dojo afin de parfaire notre entrainement. Je rencontrai à ce moment là un certain nombre de camarades dont les noms ont marqué l’histoire du clan, et souvent de l’empire : Seijuro-san, qui était déjà d’un niveau impressionnant au sabre malgré son jeune âge, Zenji-san, et d’autres. La plupart étaient de bonne famille, ou avaient des ancêtres illustres. Moi, le gamin de la campagne avec ses vêtements recousus et ses quelques possessions, je me sentis intimidé devant ces jeunes samouraïs pleins de morgue et de fierté. Chacun rivalisait de forfanterie et de bravade, et semblait prêt à mettre en pièce la première personne qui l’aurait regardé de travers.

........Je rencontrai également nos ainés, comme Takaichi-sama, Shigenobu-sama, Mitsuoto-sama,Yona-sama, Akiko-sama, et Miyoko-sama, qui était Karo, que je rencontrai pour la première fois en me rendant au grand Hall, en même temps que Mitsuoto-sama qui n’était à l’époque qu’un jeune shuno. Miyoko-sama fut la rencontre dont je me souviens avec le plus de reconnaissance. Elle ne m’adressa que quelques mots, mais malgré l’incongruité des circonstances de notre rencontre, elle m’adressa quelques mots amicaux avant de m’indiquer la route du Hall et du dojo.

........Mon entrainement au dojo fut une reproduction quasi-identique de ma première leçon contre mon père : J’arrivai, confiant dans mon niveau et je repartis en morceaux, à la fois physiquement et moralement. D’une part le niveau de l’entrainement était sans commune mesure avec ce que j’avais connu, et d’autre part le niveau de mes camarades, arrivés en même temps que moi, était largement supérieur au mien. Le choix de mon arme, et le fait que je décide de m’y tenir, m’attira quelques regards surpris et parfois sarcastiques.

........Mais j’avais toujours la tête aussi dure, et je continuai à m’entrainer à la naginata, abandonnant totalement l’entrainement au sabre. En effet, les senseis Torayama n’enseignaient que le sabre. Je dus donc dès le début m’entrainer contre mes camarades, et rattraper mon retard, puis me maintenir à leur niveau demandait un entrainement au yarijutsu de tous les instants, qui ne laissait aucune place au kenjutsu. Finalement, j’atteignis un niveau que les officiers jugèrent suffisant pour participer aux patrouilles, et c’est seulement à ce moment-là que je commençai à comprendre que je faisais vraiment partie de ce clan, et que celui-ci avait remplacé une famille que je ne considérais plus comme telle depuis longtemps
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyDim 6 Sep - 0:38

........Lors de notre arrivée à Kyuden Torayama, il y avait au Kyuden un jeune rônin. Connaissant l’aversion habituelle des Torayamas pour les rônins, ceci était un fait particulièrement remarquable. Il ne fréquentait que peu le dojo ou la place d’arme, se cantonnant le plus souvent aux jardins et au grand Hall, ce qui fait que peu d’entre nous avaient pu l’apercevoir.

........Je ne m’appesantirai pas sur le côté politique de ce qui suivit, jusqu’à ce que celui qui se faisait appeler Inishin se fasse reconnaître en tant que l’empereur réincarné. Je n’avais pas à l’époque les connaissances et la finesse politique nécessaires pour appréhender la portée de ce qui se passait (je ne suis même pas sûr de les avoir aujourd’hui).

........Quoiqu’il en soit, le jeune samouraï désireux de faire ses preuves que j’étais fut comblé, car notre Karo Miyoko-sama me confia une mission capitale : Informer Kyuden Kitsune et Kyuden Nezumi de l’identité réelle d’Inishin-dono, et de l’imposture de celui qui se présentait alors comme étant Nihon-heika, et demander à chaque Kyuden de venir soutenir le vrai empereur.

........N’ayant pas pu trouver quelqu’un capable de m’enseigner le chemin de Kyuden Nezumi, je me dirigeai tout d’abord vers Kyuden Kitsune, où je délivrai mon message à Kanna-sama, Karo du clan Kitsune. Quelques heures après avoir transmis la lettre que Miyoko-sama m’avait remise pour le daimyo Kitsune, une délégation Yatagarasu arriva à Kyuden Kitsune, portant le corps de l’imposteur. Ayant reçu des soins, et devant accomplir la deuxième partie de ma mission je pris congé après avoir demandé ma route pour me rendre à Kyuden Nezumi.

........Rétrospectivement, je dois dire que j’ai eu de la chance : les Yatagarasus seraient arrivés quelques heures plus tôt, j’aurais été obligé de transmettre mon message en leur présence, et je doute qu’ils m’eussent laissé partir vivant. Étant nombreux, et comptant un certain nombre de vétérans dans leur rangs, je ne pense pas que j’aurais été en état de remplir la fin de la mission. Mais cette crainte ne m’effleura pas à ce moment-là. En effet, ayant passé mes journées à m’entrainer au dojo, je n’étais que peu au fait des tensions politiques, et même compte tenu du message que je transmettais, je n’avais pas réfléchi que les Yatagarasus risquaient de mal le prendre. Le savoir ne m’aurait pas empêché de délivrer le message, cela-dit, puisqu’on m’avait confié cette mission.

........Arrivé à Kyuden Nezumi, je fus déçu de ne pas pouvoir m’adresser au daimyo. On me répondit qu’il n’était pas possible pour moi de le rencontrer. Après avoir insisté en vain, je finis par transmettre mon message aux personnes présentes, en m’assurant que le plus de monde possible m’ait entendu, en me disant que de cette manière, la nouvelle arriverait forcément à ceux qui pourraient prendre des décisions.
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MessageSujet: Re: La lame est-elle la seule réponse?   La lame est-elle la seule réponse? EmptyDim 6 Sep - 1:05

........Après ceci, je rentrai directement à Kyuden Torayama, ou je trouvais tout le monde sur le pied de guerre. La bataille a suffisamment été racontée par d’autres, donc je ne m’attarderai pas dessus. Je survécus au premier assaut, et je me retrouvais face à une jeune samouraï-ko, nommée Yatagarasu Satsuko. Lors de notre combat, un Kuma m’engagea alors que nous étions déjà entrain d’échanger des coups. Ce fut à ce moment là que je mesurais la distance qui séparait les Torayamas des Kumas. Aucun Torayama ne se serait permis d’intervenir dans un combat en cours, même au milieu d’une bataille sans l’accord d’un des participants. Quand je le fis remarquer au Kuma, la réponse qu’il me fit me sidéra. « Crois-tu que nous soyons dans un dojo, me dit-il ? Ici c’est un champ de bataille, les règles de l’honneur d’y ont pas cours ! »

........J’espère que ce Kuma parlait dans le feu de l’action, et qu’il a pu, plus tard et à tête reposée, se rendre compte de l’énormité de ce qu’il a dit. L’honneur n’est pas un costume qu’on enfile, ce n’est pas un habit de gala. L’honneur est la vie du samouraï. Sinon, quelle est la différence entre un bakemono et un samouraï ? Les deux se battent pour leur maître jusqu’à la mort, après tout. Croyait-il que le fait d’être né dans un clan faisait de lui un samouraï de fait ? N’avait-il pas conscience que la vie tout entière d’un samouraï est dictée par l’honneur, depuis ses premiers pas jusqu’à son dernier souffle ?

........Paradoxalement, ce fut au milieu de cette bataille, de ce chaos énorme, que j’eus ma première réflexion sérieuse et posée sur ce qu’était l’honneur, ce concept si important pour les samouraïs, et en particulier les Torayamas.

........Heureusement, tous les samouraïs en face de nous n’étaient pas comme celui-ci, et mon adversaire elle-même lui ordonna de quitter le combat. Nous étions tous les deux couverts de plaies, lorsque le deuxième assaut des ashigarus des deux clans nous sépara.

........Je perdis alors connaissance, ne me réveillant que le lendemain, après le troisième assaut et l’arrivée de Ryushin Kaede-sama. Tout le monde connaît la suite. Après que Nihon-heika fut reconnu par tous les daimyos, Kaede-sama téléporta tous ceux qui le souhaitaient à Kyuden Yachu. Parmi les daimyos assemblés, seul le nouvellement nommé Mitsuoto-sama se joignit à nous. Étant parmi les rares à connaître les liens qui le liaient à Miyoko-sama, qui venait d’être exécutée, je compris qu’il souhaitait probablement oublier ce qui venait de se passer en se jetant à corps perdu dans le combat.

........Quoi qu’il en soit, Kyuden Yachu fut repris, et le clan Yachu reformé s’y installa, pendant que chaque clan rentrait chez soi panser ses plaies. Le clan kuma avait perdu une grande partie de ses terres, mais en fait tout l’empire y avait perdu. De nombreux vétérans avaient péri, et cette saignée nous laissait faibles face à l’ombre. Le clan Torayama en sortait couvert de gloire, mais la plupart des autres clans préféraient s’en tenir à distance, et aucun de ses samouraïs expérimentés n’avait survécu. L’apparition de Kyuden Yurei aux frontières des terres de notre clan n’aurait pas pu tomber à un pire moment. Mais le clan Torayama n’était pas du genre à se lamenter sur son sort, et l’offensive commença aussitôt à s’organiser
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