L'ordre social

Voici les éléments tant attendus par tous ceux qui se posent des questions sur l'ordre social. Evidemment, ils s'en poseront toujours après avoir lu ceci mais ils s'en poseront normalement un peu moins. Certains éléments sont volontairement laissés dans l'ombre, tout simplement parce que la société de l'Empire du Soleil Rouge n'apporte pas de réponse claire à ce sujet. La société japonaise est à ce sujet pleine de subtilités que nous n'essaierons pas de retranscrire ici car notre souci principal est la jouabilité. Voici donc une organisation simplifiée dont vous devrez tenir compte. Il n'y a rien de nouveau là-dedans, juste une remise à plat des règles que nous appliquons depuis le début mais qui peuvent être restées obscures pour bon nombre de joueurs.

Tout d'abord, il me semble utile de vous rappeler qu'il ne faut en aucun cas confondre respect et obéissance. Le respect est la manifestation de votre adhésion aux valeurs de l'ordre social de l'Empire. Il transcende les clans et la position hiérarchique de chacun. L'obéissance est une vertu du samuraï mais vous ne devez en faire preuve qu'envers votre propre hiérarchie.

Le samuraï du rang parlera poliment à toutes les personnes d'une couleur supérieure à la sienne et veillera à attacher le suffixe -sama à son prénom pour bien marquer qu'il reconnait la supériorité sociale de cette personne sur lui. Les officiers des clans et les samuraïs ayant dépassé le stade de gloire normal à force d'actions d'éclats et de victoires au combat procéderont de la même façon envers leurs propres supérieurs. Mais les daimyos ont une responsabilité supplémentaire car il leur faut veiller à ce que les personnages de catégories de gloire inférieures à la leur témoignent bien envers eux du respect qui leur est dû. Plus un personnage s'est élevé dans l'ordre social du Soleil Rouge, plus nous, MJs, attendons de lui qu'il montre l'exemple et qu'il guide les nouveaux arrivants tout en veillant à ce que chacun se comporte selon son rang.

Un samuraï doit bien évidemment le respect aux membres de sa hiérarchie, c'est à dire à son daimyo (seigneur de clan) au karo (bras droit) désigné par celui-ci et aux shunos (officiers) qu'ils ont nommés. Si un samuraï du rang auréolé de gloire atteint le même niveau social que son shuno, celui-ci est pourtant tout à fait en droit de lui donner des ordres et le samuraï du rang devra continuer de l'appeler -sama. Mais on peut s'attendre à ce que le shuno donne ses consignes en faisant un peu plus attention à la manière dont il parle à un tel samuraï, qui s'est quand même élevé au-dessus de la masse des samuraïs du rang. Il serait très exceptionnel qu'un samuraï du rang puisse atteindre un rang de gloire équivalent à celui d'un karo ou pire, d'un daimyo. Mais mathématiquement, cela peut néanmoins arriver. En ce cas, les règles s'appliquent de la même façon, à savoir que le samuraï du rang devra toujours obéir aux ordres de sa hiérarchie, même si les shunos sont dans une catégorie de gloire inférieure à la sienne. Bien évidemment, ceux-ci devront vraiment faire preuve d'égards envers lui (ou elle).

On peut gagner beaucoup de gloire en combattant et plus encore en participant aux jeux de cour mais la meilleure façon d'en gagner est de se marier avec un autre personnage, si possible d'un autre clan. Cela renforce les alliances et c'est la manifestation tangible de la puissance diplomatique du clan du samuraï qui se marie et qui accueille son époux(se) dans son clan. La règle de base est la suivante : le moins glorieux des deux samuraïs rejoint le clan du plus glorieux des deux. Les jeunes mariés reçoivent chacun la moitié de la gloire de l'autre. Chacune des deux époux doit obtenir l'accord de son supérieur (de l'Empereur en ce qui concerne les daimyos) pour se marier, ce qui évitera des alliances malheureuses notamment lorsque ça concerne les officiers d'un daimyo. Sans cette notion d'accord, un daimyo pourrait perdre son karo si celui-ci épousait un autre daimyo. Pire, son karo pourrait ainsi se retrouver plus glorieux que lui !

Il existe un certain nombre de suffixes qui sont utilisés pour marquer la position sociale de chacun. La règle de base est d'apposer le suffixe -san au nom de tous ses égaux. On peut éventuellement donner le suffixe -dono à un personnage de niveau de gloire équivalent au sien mais que l'on souhaite honorer ou pour qui on souhaite marquer une déférence particulière. Les personnages d'une catégorie de couleur supérieure se verront apposer le suffixe -sama. L'Empereur, au sommet de la hiérarchie sociale, dispose de suffixe spécifiques, -heika ou -tenno. On peut légitimement attendre d'un personnage de catégorie inférieure qu'il emploie le -sama à son égard. Ce n'est normalement pas au supérieur d'affirmer sa position supérieure mais au subalterne de montrer son acceptation du système. C'est pourquoi il n'existe pas vraiment de suffixe pour qualifier les personnages d'une catégorie inférieure à la sienne, qu'on appellera aussi -san. Appeler -dono un inférieur est une faute d'étiquette grave. Si l'on veut marquer la position hiérarchique réciproque afin de donner plus de poids à ses ordres ou pour indiquer qu'on n'acceptera aucune réplique, on peut utiliser le suffixe -buka. A ne pas confondre avec -baka, qui est une insulte signifiant "imbécile". Le suffixe -chan est réservé aux jeunes filles ou à une femme chère à son coeur. C'est assez intime comme appellation, la plupart des samuraïs préfèreront le -san en public. Le suffixe -kun est à réserver aux jeunes garçons ou s'il y a une grande différence d'âge entre les deux personnages. Le plus âgé pourra alors être qualifié de sempaï par le plus jeune qui recevra lui le suffixe -kohaï si une relation particulière existe entre les deux. Les élèves d'un maître (quelque soit la discipline d'ailleurs) lui donneront le suffixe -senseï, qui est équivalent à -sama ou -dono.

A partir de maintenant, si nous constatons des ruptures flagrantes et semblant volontaires de cette organisation sociale, nous appliquerons aux fautifs des sanctions sur leur score d'honneur. Et ce dans les deux sens. Un samuraï du rang appelant -san un daimyo sera sanctionné mais le daimyo sera lui aussi sanctionné s'il laisse faire. Mais alors me direz-vous, est-il donc interdit de jouer des rebelles qui refusent de s'abaisser devant autrui ou qui considèrent que les membres de leur clan valent mieux que les daimyos des autres ? A ceci je répondrai deux choses. Premièrement, que jouer un personnage rebelle peut être extrêmement sympa et même gratifiant pour un joueur, mais que cela n'est valable que s'il y a peu de rebelles dans une société globalement normée (disons 1%). Mais si la rébellion devient la norme et que trop de personnages se permettent de jouer les rebelles, on perd toute cohérence et cela, nous ne l'admettrons jamais. Donc, nous ferons en sorte que jouer un rebelle soit pénalisant, d'une façon ou d'une autre. Et j'en viens à mon deuxièmement qui découle directement de ceci : à partir du moment où il y a une réaction en jeu, où le personnage qui se la joue rebelle est sanctionné d'une quelconque manière et que des ennuis lui tombent sur le coin du nez, nous ne prendrons bien évidemment aucune sanction. Vous pouvez donc vous rebeller et refuser de montrer à quelqu'un le respect qui lui est dû, mais apprêtez-vous à en subir les conséquences.

En ce qui concerne la situation actuelle, à savoir des daimyos ayant atteint par leur mariage un tel degré de gloire qu'ils sont désormais de la couleur supérieure au blanc des daimyos, le problème est complexe. Parlons simplement, il s'agit de Kuma Fusanori et de Kitsune Eo. Il y a fort à parier que l'empereur refusera de les recevoir avant d'avoir lui-même atteint un degré à peu près équivalent de gloire, afin de pouvoir les appeler -san et non pas -sama, ce qui reviendrait à voir s'écrouler tout l'ordre social établi. Ces daimyos pourront ainsi apposer à Nihon le suffixe -dono, mais pas plus sous peine de faire eux-mêmes une faute d'étiquette. Sans parler de la puissance que le clan Kuma acquiert en absorbant le clan Kitsune (la daimyo Kitsune étant épousé, elle devient Kuma avec toutes ses possessions, c'est à dire son clan et ses terres...). Une situation totalement inédite qui devra trouver une solution en jeu puisqu'un certain nombre de détails ne pas encore clarifiés. Une page d'histoire de l'Empire est en train de se tourner...