SUR LE FIL (Kalee-Thal)

Vide.
Douleur.
Sang dans la bouche.
Envie de tousser.
Respirer sans les poumons, avec le ventre.



"Merci Kitsune Eo, vous pouvez vous retirer."

Incrédulité.
Reflexe : Eo ajuste son furisode sur ses épaules. Dissimulant une très profonde entaille sur son épaule gauche et sa poitrine. Grimaçante avant de se retourner.
Salut et douleur.

Ne pas tousser
« Hai Seiryoku-Sama.»



Eo se tourne vers Takara.
Du sang sur son flanc gauche. Ainsi je l’ai touchée.
Mesurer la longueur sanglante sur le katana. Essuyer et le replacer dans le fourreau.

Ne pas tousser
"Takara-Sama : j'avais une invitation pour vous :
Quand tout cela sera terminé, je serais heureuse qu'une cérémonie du thé à Kyuden Kitsune approche la perfection par votre présence.
Le matériel nécessaire à une cérémonie de Seppuku sera disponible après le thé. Il est possible que l'une ou l'autre d'entre nous en ait alors besoin."

Saluer.
Ramasser le coffret.

Aiko-san, Naname-san. Laquelle ? Comment ?
Eo empoigne le kimono d’Aiko à l’épaule. La tirant davantage que la portant, elle s’éloigne, lentement. Tachant de garder la tête haute.

Ne pas tousser.

Une larme écarlate glisse paresseusement sur l'acier poli, rejoint la rainure, poursuit son chemin sans hâte jusqu'à la pointe où elle perle alors, hésitante, luisante, avant de s'en détacher. Goutte sombre aussitôt bue par la terre assoiffée.

Flanc humide et chaud.
Douloureux.
Elle est parvenue à me toucher.

Immobilité.
A-t-elle survécue ?

Et si c'était le cas ?

La voix d'Eo
Sans la voir.
Elle a survécu. J'ai failli.

Elle s'en va.
L'armée bruisse à nouveau.
Main légère de Soyokaze qui désigne la tente.
Elle a survécu.

Takara disparait sous sa tente en compagnie de la fusui.
L'armée se prépare à passer la nuit.
La bataille est imminente.