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 Guérilla

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Rossignol
Kami du Flood
Rossignol


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Date d'inscription : 03/03/2007

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MessageSujet: Guérilla   Guérilla EmptyLun 19 Oct - 20:14

En 2024, affaiblies par une très longue crise économique, la France et l'Europe sont tombés sous le joug d'une nouvelle grande religion: Le culte du Dieu Suprême. Populiste, riche, efficace, celle-ci a converti un nombre incroyable de citoyens dans le monde entier. Peu à peu, les gouvernements tombent et les États aussi. Dix années plus tard, la religion est devenue religion d'État. Le monde ne fait presque plus qu'un.
Le Royaume du Dieu Suprême est tout puissant.

Pourtant, certains luttent encore...



Il se leva en sursaut cette nuit là. Mais pas, comme souvent, à cause de ces maudits cauchemars.
Non, des cris l'avaient cette fois-ci réveillés et un bruit infernal lui crevait les tympans. Un autre attentat.
Le Centre d'éducation brulait et les surveillants, dans leur robe de bure rouge sang, couraient dans tous les sens pour éteindre le feu et réveiller les jeunes gens. La plupart, une fois levé, s'en allait directement former la chaine. Mais pas lui. La sueur dégoulinant de son front, il se met à réfléchir, vite, très vite. Le plus vite possible. Il doutait.
Contrairement aux autres adolescents, il avait été amené ici il n'y a que quelques longs mois. Les dizaines et dizaines de tentatives doctrinales pour faire de lui un serviteur du Dieu Suprême ne lui avaient laissés que de lourdes marques rougeâtres de fouets. On n'avait tenté de le rééduquer que trop tardivement. Il ne voulait que qu'on le laisse tranquille.
Chaque année, au terme d'une cérémonie à laquelle participait le Grand Ordonnateur, les jeunes frères du centre qui avait atteint l'âge de 18 années quittaient les lieux pour être incorporés dans les forces armées du Salut et aller combattre les païens de l'ancien temps. Il avait entendu tout et n'importe quoi sur ce sujet si bien qu'il avait commencé à se persuader lui même du danger qu'il devait y avoir au dehors. Il ne se souvenait plus de ce qui c'était passé avant son entrée dans le Centre. Ses parents, sa famille, sa vie, plus rien. Il n'avait que cette robe de bure et cet endroit, austère mais néanmoins sécurisant.
Pourtant, il était différent des autres. Il voulait aller à la rencontre de l'extérieur, arpenter les rues de Paris et voir la Statue du Justicier, qui trône là où se trouvait ce que les parchemins appelaient la Tour Démoniaque, la Tour Eiffel, avant que celle-ci ne soit démolie.

Enfilant ses sandales, il se leva et, ignorant l'ordre du surveillant affairé à la coordination, se mit à dévaler les escaliers à une vitesse prodigieuse. Il se voyait pousser des ailes si bien que la chaleur et la fumée ne pouvaient rien contre lui. Déboulant sur l'avenue, respirant à plein poumons l'air de la liberté, il continua sa course et couru plein nord sous la lumière des lampadaires.
Une fois suffisamment loin, il s'arrêta pour souffler avant que la réalité ne le rattrape. Il lui fallait un endroit pour dormir et pour finir la nuit à l'abri de la pluie. Apercevant l'entrée d'une station de métro désaffectée, il s'y engouffra, ignorant les mises en garde inscrites un peu partout.
Une fois sur le quai, le grésillement des lampes et le faible éclairage qui en résultait ne lui faisait pas peur. Sa nouvelle liberté l'enchantait tellement que l'idée de ce qui l'attendait le jour où on le retrouverait ne l'impressionnait pas.
Se calant contre les parois de la station, il s'enveloppa dans sa robe pour tenter de trouver le sommeil. La fatigue fit le reste et il sombra.

***

"Debout salopard ! DEBOUT !"

Réveillé par les coups de pieds reçus dans les côtes, il ouvrit les yeux d'incrédulité pour se trouver face à trois individus. Celui qui s'était vraisemblablement acharné sur lui pour le réveiller était un gros mastodonte barbu de deux mètres pour un bon mètre quatre vingt dix. Il portait une carabine à deux coups dans le dos en bandoulière par dessus sa veste en cuir brun. Dans sa main droite, une lourde hache à incendie qui semblait ne rien peser.
Derrière lui, un noir, assez fin de trait, braquait sur lui une mitrailleuse lourde. Celui-ci portait un veston en cuir et un pantalon usé auxquels s'ajoutait, accroché à sa ceinture, un casque rond, de conception ancienne.

Le troisième, plus petit par rapport aux deux autres portait un blouson plus qu'ordinaire sur lequel venait se greffer un talkie-walkie. Blanc et coupé court, il portait un cache-œil sur un de ses yeux, ce qui lui donnait un air fort peu commode. Les trois portaient un brassard bleu-blanc-rouge avec les inscriptions suivantes 'FTP-FL' peintes en noir. Le borgne prit la parole.

"-Laisse-le Barbe bleue, tu vois bien que c'est un gamin !

-Rien à foutre que ce soit un gamin Nic', laisse le vivre et il reviendra nous niquer avec ses potes, tu le sais putain !
"
Le petit leva une main et l'autre se tut un moment. Avisant le jeune dans sa robe de bure rouge, il l'apostropha:

"-Qu'est-ce que tu fous ici gamin ? T'es taré ou quoi ? Tu sais bien qu'on te fera jamais ressortir d'ici vivant.

-Je...j'ai quitté le centre. Je voulais juste visiter un peu Paris. S'il vous plait, ne me donnez pas à vos démons..."

Le gros barbu éclata d'un rire sinistre.

"-A nos démons ? Ah mais bordel, ils savent plus quoi inventer ces tarés... Nic', laisse le moi, il m'énerve...

-Non. Dis moi gamin, tu vas nous suivre et tu vas coopérer. Ensuite on verra. Allez débout maintenant !"

Le petit fit ensuite un signe au noir qui sortit un foulard d'une poche de sa veste pour bander les yeux de l'adolescent. Une main ferme posée sur son épaule, les trois gaillards le firent ensuite avancer, sans ménagement. Il sentit un moment qu'ils sortaient à l'air libre avant de replonger à l'intérieur. Ils montaient, descendaient et marchaient même dans l'eau. L'expédition dura plus de trente minutes avant qu'ils s'arrêtèrent enfin. Des voix nouvelles parvinrent à ses oreilles avant qu'une sorte de grosse porte grinça. Poussé à l'intérieur, on lui enleva son bandeau et il se retrouva dans une salle. Là des dizaines de regards le fixèrent, en silence. Des hommes, des femmes, les traits marqués pour beaucoup. Certains étaient blessés, la plupart jouait aux cartes alors qu'un fond de musique, du Dire Straits, emplissait suavement les lieux.
De faiblardes lampes tamisaient ce qui semblait être un bunker.
Luttant pour calmer sa peur et cesser de trembler, il jeta un regard vers le borgne qui d'un signe de la tête lui dit d'avancer. Le reste des combattants présents retournèrent à leur occupation sans un dernier regard assassin.
Le petit groupe franchirent plusieurs couloirs avant de s'arrêter devant une porte. Nic' frappa avant d'entrer.

"-Capitaine. Voilà..j'ai pensé que ça vous intéresserait.

-Hmm... Oui peut-être Nic'. Comment c'est passé le reste de la mission ? J'ai entendu dire que le centre d'endoctrinement de la rue Ledru Rollin brulait. Vous avez réussi, allez vous reposer maintenant. On en reparle toute à l'heure.

-A vos ordres."

Fermant la porte derrière lui, le borgne et ses deux comparses sortirent. Le jeune homme se trouva debout devant un homme d'une quarantaine d'années, d'un charme certain, athlétique, aux cheveux grisonnants. Une cigarette au bec, il portait deux revolvers dans deux étuis placés au niveau de son torse. Sur la table, une carte de Paris et des notes, beaucoup de notes. Derrière, un buste représentait une belle femme portait un bonnet phrygien. Derrière encore, un lourd drapeau bleu-blanc-rouge inscrits "FTP-FL. La Liberté ou la Mort !"
A la vue des inscriptions, l'adolescent se senti défaillir, les mots du Révérend lui revinrent en tête, les larmes coulèrent de nouveau alors qu'il murmurait qu'on lui laisse la vie sauve.
Levant un sourcil, l'homme aux cheveux grisonnants prit alors la parole.

"Des années et des années d'embrigadement et regarde moi ça... C'est triste. Mais tu peux encore nous aider.
Regarde moi gamin !
Je suis le Capitaine Valmy, de la section Waldeck Rousseau tenant...tenant le sud-ouest de Paris. Nous sommes les FTP-FL. Francs Tireurs et Partisans, Français et Libres. Et tu es dans notre demeure.

J'espère pour toi que tu vas coopérer.
"

***
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