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 Une flamme éphémère

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AuteurMessage
celarion
Hatamoto
celarion


Nombre de messages : 46
Date d'inscription : 18/02/2008

Une flamme éphémère Empty
MessageSujet: Une flamme éphémère   Une flamme éphémère EmptyMer 3 Sep - 19:58

Le ryushin dégaina le premier, il avait perçu une faille dans la garde du Torayama. Instinctivement, Shohei dégaina également mais c’était trop tard. Le katana de son adversaire mordait profondément dans sa chair. Il serra les dents, il était hors de question de perdre, et trancha à son tour.
Il sentait déjà la force de son bras disparaître. Il sentait la douleur qui lui parcourait tout le corps empirer, toujours plus mal. Il sentait son sang qui quittait son corps.

Mais il ne crierait pas. Il devait être courageux, il le savait. Crier serait une défaite. Exprimer sa douleur d’une quelconque façon serait une défaite. Et il n’avait pas pour habitude de perdre !

Un léger picotement au bout des doigts commençait à se faire sentir. Pendant l’espace d’un instant, il manqua lâcher son katana.

Lâcher son âme ?
C’était inconcevable pour Torayama Shohei. Dans un effort considérable, il agrippa ferment le tsuka de son katana, ses doigts se resserrent.
Qu’il était lourd ce katana ! Avait-il toujours été aussi lourd ? Il le sentait, ce poids l’entrainait en avant…vers le sol.
Son corps paraissait lui aussi tellement lourd, le bushi tentait en vain de rester debout. Ses propres jambes faiblirent, et il se sentit basculer tandis que des vertiges assaillaient son esprit. Il jeta un bref coup d’œil à Shingen, il tombait aussi, il devait mourir. Ainsi le ryushin cesserait d’insulter Mitsuoto-sama, le clan Torayama. Ainsi celui qui avait fui le seppukku serait châtié, Shohei se surprit à penser à la daimyo Karasu. Est-ce qu’elle lui pardonnerait sa désobéissance, si elle apprenait comment il est mort ?
« Mort » ?
Il n’y avait pas pensé, mais maintenant cette vérité lui semblait évidente : il était sur le point de mourir.
Il ne ressentait pas de peur, c’était le devoir d’un samuraï que d’affronter la mort pour son daimyo, pour son clan, pour l’honneur.
« Un samuraï doit choisir le chemin de la mort », c’est ce qu’il avait fait : affronter le ryushin en iaijutsu. Il s’était entrainé, bien plus que ses frères de clan, mais il savait parfaitement que sa technique était imparfaite… il payait le prix de son inexpérience. Pourtant il avait prévu de s’entrainer dans ce domaine, dans quelques années il aurait pallié ses failles.
« Quelques années »…
Cette durée lui paraissait si longue, Shohei voyait le sol se rapprocher lentement, tellement lentement, trop lentement. Ces quelques années lui semblaient une éternité, tant le temps lui semblait long en cet instant.
Ces quelques années s’éloignaient.
Son avenir s’éloignait.
Il aurait pu tendre le bras, il ne pouvait plus les rattraper. Tout ceci ne lui appartenait déjà plus. La seule chose qui comptait, c’était d’avoir défendu l’honneur du clan Torayama, c’était qu’on le juge digne d’avoir son nom inscrit dans le hall des ancêtres.
Son corps percuta le sol, mais il n’en ressentait aucune douleur.
Non.
Il ne ressentait plus rien.
Ni le sang s’échappant de son corps et se mélangeant à la boue des marais, ni cette boue qui salissait son kimono, qui se rependait sur son visage, ni la douleur atroce qu’il avait ressenti.
Il n’avait pas froid, mais il n’avait pas chaud non plus. « Froid » et « chaud », ces deux mots n’avaient tout simplement plus de sens. Sa vue se brouillait et se précisait tour à tour, l’intervalle de temps se rétrécissant petit à petit : Ses yeux ne voyaient plus que le mélange de couleur, le mélange entre le rouge et le marron, le mélange entre le sang et la boue. Une vague forme plus loin se tenait droite. Yachu Manabu-san ? Peut-être…
Il espérait que le grand samurai respecterait ses dernières volontés : après tout, n’était-il pas mort avec honneur ? Comme un vrai samuraï !
Il n’entendait plus rien, seulement l’écho de sa propre pensée, l’écho d’une réflexion qui n’a pas lieu d’être mais qui pourtant était là, tel un bilan.
Il se sentait sombrer de plus en plus.
Sa main tenait toujours fermement son katana, ses doigts serrés sur le tsuka. Ses yeux se vidaient petit à petit de la flamme qui animait si souvent le regard du bushi Torayama.
Le feu de son regard s’éteignait en même temps que lui, il savourait la dernière vue qu’il aurait de ce monde, regrettant un peu que ce soit des marais.
Il aurait aimé revoir les montagnes, revoir les Torayama une dernière fois :
Kioji-sensei, Munemori-san, Dosan-san, Urakami-san, Mitsuoto-sama, Akiko-hime, Yona-sama, Seijuro-san, Aky-san, Teijo-sama.

...

« UN SAMURAI SATSIFAIT AU DEVOIR EN REPENDANT SON SANG COMME LE CERISIER LAISSE TOMBER SES FLEURS ! »

Cette voix... il ne la connaissait pas. Ou plutôt, il l’avait oublié, il ne pensait pas qu’il l’entendrait à nouveau.

*Otousama…*
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