Le forum officiel de SoleilRouge
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le forum officiel de SoleilRouge

Bienvenue sur le forum officiel du jeu.
 
Revenir au jeuRevenir au jeu  AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Disque dur SSD CRUCIAL P3 1 To (3D NAND NVMe PCIe M.2)
65.91 €
Voir le deal

 

 Hitokiri du soleil rouge

Aller en bas 
AuteurMessage
Meria
Shogun
Meria


Nombre de messages : 434
Date d'inscription : 21/05/2007

Hitokiri du soleil rouge Empty
MessageSujet: Hitokiri du soleil rouge   Hitokiri du soleil rouge EmptyJeu 21 Fév - 18:32

Chapitre Premier : Retour Douloureux.


Il regardait les flammes sans se lasser. Leurs crépitements l'hypnotisaient. Il voyait encore le brasier quelques heures auparavant qui emportait le corps d'un ami et, quelque part, d'un senseï... Le champ de bataille était tellement vaste et confus, il ne réussit à l'apercevoir qu'au moment où il fut tué. Un peu plus tôt, avant le fracas des armes, ils s'étaient adressés de loin un dernier sourire, celui d'un adieu, sachant pertinemment qu'ils ne se reverraient pas. Les flammes dansaient, et chaque nouvelle teinte ravivait un nouveau souvenir. Perdre plusieurs frères et soeurs de clan, devenus rônins certes, en si peu de temps ne l'avait pas laissé indemne.

En revenant au kyuden, après avoir combattu dans les ruines de kyuden Yachu, il s'arrêta à la tombe Seigikami. Il resta trois jours à méditer, le louveteau de Jade qu'il avait acquis lors du tournoi de l'automne ornait à présent la tombe de ses ancêtres. Il demeurait immobile pendant toute la durée de sa méditation, attendant patiemment que, comme Nihon, le vent lui adresse un murmure. Même en sachant que cela n'arriverait pas, il ne pouvait s'empêcher d'espérer. Au bout de ses trois jours et de ses trois nuits, il se leva. Il était alors recouvert de neige, sans qu'il s'en soit rendu compte, le froid et les intempéries s'étaient abattus sur lui, le laissant gelé et transi.

Il rampa péniblement jusqu'au sous-bois et rassembla autant de brindilles qu'il le put. Les doigts paralysés, il réussit maladroitement à sortir de sa poche de quoi faire démarrer le feu avec son briquet. Il passa de longues minutes à entrechoquer les deux pierres ferriques l'une contre l'autre, sans que vînt l'étincelle pour embraser les brindilles restées sèches. Lorsqu'elle arriva, avec le peu de souffle qui lui restait, il s'occupa de faire grandir cette flammèche avec tout le soin paternel qu'il put lui apporter. Peu à peu les premières braises apparurent et il rajouta quelques brindilles pour nourrir ce feu naissant, aux couleurs du soleil levant. Au fil des minutes puis des heures, ses membres se dégelèrent et commencèrent à se mouvoir, il se levait alors de temps en temps pour aller chercher de quoi alimenter le feu. Ce n'est qu'au soleil couchant que son corps recouvra totalement sa mobilité, il avait pu ingurgiter un repas revigorant, ses provisions s'étaient parfaitement conservées et il avait miraculeusement attrapé un petit gibier grâce à un piège posé à la va-vite. Son feu était à présent assez important pour durer quelques heures sans faiblir, son kimono après avoir séché captait pleinement la chaleur dégagée et il n'y avait aucun nuage à l'horizon, juste les étoiles qui commencèrent à tapisser le ciel.

Le vent, resté inexistant toute la journée, ne tarda pas à se lever lorsque le soleil disparut à l'horizon. Les flammes vacillèrent et cela fit revenir le samouraï à la réalité. Le vent apporta son lot de craquements de branches et autres bruits angoissant pour le voyageur solitaire. Au départ il n'y prêta pas spécialement attention, s'efforçant de rester relativement vigilant, au mieux de ses capacités diminuées. Et puis, il y eut une série de très légères vibrations qui venaient dans son dos. Il n'était plus qu'à une dizaine de mètres déjà, le maraudeur comptait sans doute sur le vent pour couvrir son avancée, mais il marchait avec, et le vent porte le son. Celui-ci ne semblait pas le savoir, sans débarrasser ne devrait pas être un problème. Mais son éducation d'hitokiri lui apprit à jauger son adversaire sans le sous-estimer, et donc à choisir le bon moment propice pour contre-attaquer. Ici le duel n'était pas face-à-face, mais les règles étaient les mêmes. Il fallait pousser son adversaire à l'erreur, la manoeuvre était simple, mais il devrait faire preuve de rapidité et d'agilité.

Il continua à fixer le feu crépitant, l'ombre avait pris une marche lente et prudente. La lisière s'arrêtait brutalement, quelques arbres et buissons la bordaient encore, il fallait encore attendre. Un, puis deux pas, une branche cassée. Le moment était arrivé. Il se retourna, tentant d'apercevoir la silhouette, mais ne vit absolument rien, pas un mouvement. Un instant il crut que c'était le fruit de son imagination, mais en vérité l'adversaire avait de bons réflexes.
L'ombre se décida à regarder furtivement, il s'était arrêté à mi-chemin du feu de camp. Il ne voyait plus le samouraï et le cherchait, il se rapprocha calmement, regardant tout autour. À deux ou trois mètres du feu, il s'arrêta, ne sachant sans doute pas quoi faire. Le piège venait de se refermer.

Et le samouraï bondit.

Il l'avait pris à revers, il n'avait pas tardé à se glisser derrière lui pour le surprendre. Le loup connaît parfaitement ses terres et se faufiler parmi les broussailles sans émettre un seul faux-pas était un jeu d'enfant pour lui. Le prédateur devint la proie au moment même où il fut découvert.
Les crocs s'étaient refermés sur sa gorge, il n'avait plus aucune issue. Peu à peu, la lueur des flammes venait redessiner ses traits et un sourire vint compléter le dessin.


<< Je te félicite Tsuna-san. Tu n'es plus le jeune imbécile que j'ai formé. >>
Revenir en haut Aller en bas
Meria
Shogun
Meria


Nombre de messages : 434
Date d'inscription : 21/05/2007

Hitokiri du soleil rouge Empty
MessageSujet: Re: Hitokiri du soleil rouge   Hitokiri du soleil rouge EmptyDim 20 Avr - 18:01

Chapitre Deuxième : Initiation


Il mit du temps à comprendre qui pouvait bien être le samouraï dessiné sur le portrait et qui paraissait si sûr de lui. La moustache et le bouc fins, le chignon remarquablement fait, le regard grave et le visage ne portant pas encore les marques de la consommation excessive de saké. Sur le kimono on pouvait distinguer le mon de shuno, et à ses côtés un sabre magnifique qui avait perdu beaucoup de son éclat depuis cette époque.
Mais avec le temps, la barbe était devenue longue et les cheveux cachaient en permanence un visage marqué et fatigué. Ces yeux étaient rouges et tristes, il n'était plus l'homme sur le dessin.
La maison était bien tenue, fruit de l'entretien des domestiques, et non grâce au sens de la propreté de celui qui y vivait. Le jardin n'était guère original, typiquement japonais, un ruisseau le sillonnant et de petits arbustes le décorant de-ci de-là. Il était à l'image du reste de la maison, simple, propre, mais vide.

<< Cesse de regarder ces reliques, elles n’ont plus aucune valeur et c’est très malpoli de ta part. >>

Il ne l’avait pas entendu arriver, le senseï avait beau marcher avec une canne sur ce plancher grinçant, rien ne l’avait trahi.
Le vieil homme alla s’agenouiller près de la table basse et prit une tasse de thé.

<< Pose tes affaires ici, Dame Sakura s’occupera du reste. J’ai parfaitement conscience que ça ne va pas être facile pour toi au départ, mais ton père était un samouraï exemplaire et j’attends de toi que tu marches sur ses traces. Cette expérience finira par t’être très utile, crois-moi. >>

Le jeune garçon ne savait pas quoi faire ou dire. Il n’était pas à l’aise. En quelques saisons, toute sa vie avait basculé. Il s’approcha lentement de la table basse et s’y agenouilla. Le senseï arrêta de boire, peu à peu son teint passa du rosé au pourpre. Il s’écria en frappant du poing sur la table.

<< T’ai-je signifié que je te voulais à ma table ?! >>

Le jeune garçon sursauta et trébucha en arrière. Dans sa retraite il avait vivement bousculé la petite table et le thé s’était renversé. Il y eut un instant de flottement puis des pas pressés arrivèrent. Les domestiques s’affairèrent avec célérité pour nettoyer les dégâts et pour emmener le jeune élève loin du senseï. Il passa une bonne partie de la nuit à pleurer et ne trouva le sommeil que dans des heures très tardives.

Le lendemain, l’entraînement et l’instruction commencèrent. Bien que n’ayant pas une patience légendaire, le senseï fit preuve d’une retenue sans pareille pendant les premiers jours. Devant son élève qui restait imperméable à toute tentative d’élévation intellectuel et physique, il resta de marbre et se força à la plus grande des indulgences. Mais il se lassa vite et l’énervement se faisait ressentir de plus en plus.
Pourtant, au lieu de battre inutilement le jeune homme, il finit par manifester sa lassitude en ne lui accordant plus aucun intérêt.
Le senseï n’avait aucun regard pour lui et cela ne manqua pas de tourmenter l’élève, qui s’endormit avec un mauvais pressentiment.

Un violent coup sur le haut du crâne le réveilla en sursaut, un fracas qui le laissa désorienté plusieurs secondes.

<< Peut-être que je devrais t’ouvrir la tête ainsi plus souvent, mon enseignement aurait sûrement plus de chance de rentrer dans ton petit esprit si étroit. Je tiens à te prévenir qu’à partir de ce jour, inutile d’espérer pouvoir te relâcher une seule seconde. Je t’ai laissé ta chance, tu ne l’as pas saisi, eh bien soit ! Les conséquences vont tomber. Jusqu’à ton gempukku, je ne vais plus te lâcher et t’aurais à l’œil en permanence. Tu vas devoir redoubler d’effort et faire preuve d’autant de vigilance, de perspicacité, de ténacité, d’intelligence et de force de caractère que la nature a pu t’offrir… Plus encore. >>
Revenir en haut Aller en bas
 
Hitokiri du soleil rouge
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le forum officiel de SoleilRouge :: LES FORUMS GENERAUX :: LES CHRONIQUES-
Sauter vers: